UE : Ursula von der Leyen s'apprête à briguer un second mandat

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'apprête à annoncer lundi 19 février sa candidature à un second mandat pour lequel l'ancienne ministre allemande est bien placée mais qui s'annonce délicat au moment où l'extrême droite affiche ses ambitions.

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen lors d'un événement à Strasbourg, en France, en janvier 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

Membre de la CDU, le parti conservateur allemand longtemps dirigé par Angela Merkel, Mme von der Leyen doit officialiser sa candidature à la mi-journée devant sa famille politique réunie à Berlin.

Un deuxième mandat von der Leyen serait "un signe de stabilité, d'autant plus nécessaire quand nos valeurs européennes sont attaquées de toutes parts", observe Hendrik Wüst, l'une des figures de la CDU (chrétiens-démocrates).

Durant les cinq années où elle a présidé l'exécutif européen, l'unité des Vingt-Sept a été mise à l'épreuve du Brexit, de la pandémie de COVID-19, du conflit en Ukraine, de la tension commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Alors qu'elle avait été élue d'une courte tête en 2019, imposée comme candidate surprise par les chefs d'État et de gouvernement, Mme von der Leyen, âgée de 65 ans, part cette fois en campagne avec une longueur d'avance.

Prévues du 6 au 9 juin, les élections européennes déboucheront sur un renouvellement des têtes des principales institutions de l'Union européenne, dont celle de la Commission européenne, qui doit refléter l'équilibre politique issu du scrutin.

Nouveaux équilibres

Le Parti populaire européen (PPE), dont fait partie la CDU d'Ursula von der Leyen, compte le plus de chefs d'État et de gouvernement au sein de l'UE et devrait arriver en tête des élections, selon les sondages.

L'ancienne ministre allemande de la Défense, première femme à avoir dirigé la Commission, devrait être désigné par le PPE comme sa tête de liste pour les élections européennes lors d'un congrès les 6 et 7 mars à Bucarest.

Mais à quatre mois du scrutin, les partis d'extrême droite ne cachent pas leurs ambitions, portés par les inquiétudes des Européens face au ralentissement économique, aux règlementations sur l'Environnement ou à la politique d'asile.

Plusieurs sondages font état d'une forte poussée du groupe Identité et Démocratie (ID), qui réunit le Rassemblement national (RN, France) de Marine Le Pen, le Vlaams Belang belge, l'AFD allemand ou encore le FPÖ autrichien.

ID pourrait devenir le troisième groupe dans l'hémicycle de Strasbourg, en doublant les libéraux de Renew, par ailleurs également au coude-à-coude avec l'autre groupe de droite radicale en progression autour de Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, du parti polonais Droit et Justice (PiS) et de l'espagnol Vox.

Si la droite radicale sort renforcée des prochaines élections, elle risque de durcir la politique migratoire et de rendre plus difficile l'adoption de nombreux textes, en particulier les législations environnementales.

Conscients de cette concurrence, les élus conservateurs du PPE se sont battus depuis un an contre des projets législatifs phares du Pacte vert dont un texte sur la restauration de la nature, qu'ils ont largement édulcoré, et une loi pour réduire l'usage des pesticides, dont ils ont contribué au rejet.

Défense

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le Premier ministre anglais, Rishi Sunak, en novembre 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Face aux réticences grandissantes sur les réglementations environnementales, Mme von der Leyen elle-même a annoncé à l'automne "une nouvelle phase" du Pacte vert, axé sur la compétitivité des entreprises.

Le renforcement de la défense européenne devrait également occuper une place centrale pour la future Commission, au moment où les Européens s'inquiètent d'un possible retour de Donald Trump à la présidence américaine qui pourrait remettre en question le rôle de Washington dans les pactes de sécurité collective.

Mme von der Leyen veut créer, si elle est réélue, un nouveau poste de commissaire à la Défense.

Elle veut augmenter les dépenses de défense, "dépenser mieux" avec des achats européens conjoints afin de donner des garanties aux industriels et permettre une meilleure interopérabilité entre les forces armées européennes.

Au delà du soutien à l'Ukraine, "il s'agit de savoir si les démocraties prévalent à l'échelle mondiale et si nous sommes en mesure de défendre et de protéger nos valeurs. Et la réponse doit être oui", a-t-elle souligné ce week-end à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Les sociaux-démocrates doivent désigner début mars leur candidat pour la présidence de la Commission.

AFP/VNA/CVN

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