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Donald Trump, le 13 décembre à la Maison Blanche. |
Photo : Getty Image/CVN |
"Aucun président de l'histoire n'avait auparavant demandé à la FDA (agence américaine du médicament) d'ouvrir la porte à l'importation sûre de médicaments en provenance du Canada", a déclaré le secrétaire à la Santé Alex Azar dans une conférence téléphonique avec la presse, qualifiant la réforme d'"historique".
Contrairement à d'autres pays, aucune autorité centrale ne fixe le prix des médicaments aux États-Unis, où seule la concurrence peut pousser les compagnies pharmaceutiques à réduire leurs prix. Or, pour de nombreux traitements, quelques laboratoires se partagent le marché et les prix ont connu des envolées qui défraient la chronique.
Un exemple spectaculaire est l'insuline, dont les inventeurs en 1922 avaient vendu le brevet pour 1 dollar symbolique à l'université de Toronto, refusant de profiter d'un médicament vital pour les personnes diabétiques. "L'insuline ne m'appartient pas, elle appartient au monde", déclarait le co-découvreur Frederick Banting.
Un siècle plus tard, trois entreprises se partagent le marché américain de l'insuline, et le prix de gros des quatre insulines les plus utilisées a plus que triplé entre 2007 et 2017.
L'insuline peut coûter à un patient non assuré plus de 400 dollars par mois. Même ceux disposant d'une assurance peuvent devoir débourser des centaines de dollars.
Plusieurs candidats à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de novembre 2020, dont Bernie Sanders, dénoncent depuis des années ces hausses de prix et ont proposé diverses législations pour les réduire. Le sénateur du Vermont a emmené des personnes diabétiques dans une pharmacie canadienne cet été pour y acheter de l'insuline, à une fraction du prix américain.
Le gouvernement Trump avait annoncé le 31 juillet son intention de résoudre le problème en le contournant : en allant chercher en dehors des frontières américaines des médicaments identiques mais vendus moins chers.
L'annonce de mercredi 18 décembre est la concrétisation de cette promesse dans des textes réglementaires qui ne s'appliqueront qu'après une période de consultation et de finalisation de plusieurs mois.