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Le président élu des États-Unis, Donald Trump, le 21 décembre 2016 à Palm beach en Floride. |
C’est la première décision concrète qu’annonce le président élu pour éviter la confusion entre la fonction présidentielle et ses activités d’homme d’affaires. Il a missionné son conseil pour effectuer les démarches nécessaires à cette dissolution, selon un communiqué publié le 24 décembre.
"Pour éviter ne serait-ce que l’apparence d’un conflit intérêt avec mon rôle de président, j’ai décidé que je poursuivrai mon engagement philanthropique d’une autre manière", a indiqué Donald Trump, cité dans le communiqué.
Saluant le travail "énorme" effectué selon lui par cette fondation, le président élu a affirmé ne pas vouloir "que du bon travail soit associé à un possible conflit d’intérêt". La portée de l’annonce est relative car la fondation était déjà inactive depuis plusieurs semaines, soumise à une injonction de la justice américaine.
Fin septembre, le procureur de l’État de New York, Eric Schneiderman, avait ainsi ordonné à la Donald J. Trump Foundation de cesser de recueillir des dons.
Selon le procureur, la fondation ne s’est pas valablement enregistrée auprès du bureau des œuvres caritatives de l’État de New York et n’a jamais soumis les informations financières obligatoires liées à son activité.
La gestion de la fondation a été régulièrement critiquée, car soupçonnée de mélanger les genres. Selon le Washington Post, Donald Trump l’a utilisé pour payer des amendes réclamées par la justice. Le quotidien avait aussi accusé le candidat d’avoir fait régler par sa fondation 258.000 dollars d’indemnités versées en son nom lors de règlements à l’amiable, alors que la fondation doit seulement servir à des fins caritatives.
Déléguer plutôt que vendre
La fondation de Donald Trump n’est qu’un dossier annexe dans la gestion de la séparation éventuelle entre ses activités d’homme d’affaires et sa fonction de président des États-Unis. Après son élection, le 8 novembre, le président élu a promis d’abandonner à ses fils et à des tiers la gestion de son empire immobilier, bien que la loi ne l’y oblige pas.
S’il a évoqué une délégation de gestion, il n’a jamais, en revanche, pris d’engagement quant à ses liens capitalistiques avec ses diverses sociétés. À moins qu’il ne cède ses parts, il pourrait notamment voir menacé le bail du Trump International Hotel, établissement qui a ouvert ses portes en septembre à Washington.
La concession de 60 ans que lui a accordé l’agence en charge du patrimoine de l’État fédéral (GSA) pour transformer en hôtel de luxe et gérer l’ancien centre de la Poste proscrit, en effet, la participation financière de tout "responsable élu".
Donald Trump devait détailler son plan de désengagement lors d’une conférence de presse annoncée pour mi-décembre mais qu’il a reportée à une date non précisée. Après son élection, les mises en garde se sont multipliées au sujet de conflits d’intérêt potentiels entre sa fonction de président et ses sociétés, qui forment un conglomérat opaque et non coté.
Passé maître, avec la collaboration d’experts en fiscalité et d’avocats, dans l’art du cloisonnement, de la gestion de la dette et de l’optimisation fiscale, Donald Trump s’appuie sur un maillage de sociétés dont l’actionnariat n’est pas connu.
Promotion immobilière, hôtellerie, clubs de golf, agence de mannequinat ou télévision, le groupe a des activités dans vingt pays, de l’Ecosse à Dubaï. En 2014, elle employait, au total, 22.000 personnes.
Signe que le président élu n’entend pas rompre totalement avec ses affaires, le studio MGM a indiqué, début décembre, que Donald Trump resterait, après son investiture, producteur exécutif de l’émission de télévision "Celebrity Apprentice", dont il a longtemps été le personnage central.