>>Floride : le couple ayant hébergé le tueur n'imaginait pas qu'il était "un monstre"
>>À Miami, les amateurs d'armes défendent leurs droits malgré la fusillade
>>Trump a rencontré des blessés de la tuerie de Floride à l'hôpital
Des manifestants demandent un renforcement des lois sur le contrôle des armes à feu aux Etats-Unis, le 17 février 2018 à Fort Lauderdale (Floride) après une fusillade dans un lycée de la région qui a fait 17 morts. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Nikolas Cruz, un ancien élève du lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, au nord de Miami (Floride), a ouvert le feu au fusil semi-automatique mercredi dans les couloirs de l'établissement, faisant 17 morts dont une majorité d'adolescents.
Inculpé 17 fois pour meurtre avec préméditation, il a comparu brièvement lundi 19 février devant un tribunal de Fort Lauderdale, au nord de Miami, pour une audience technique où il ne s'est pas exprimé.
Malgré des signalements pour comportement violent, Cruz, âgé de 19 ans, avait légalement acheté l'arme avec laquelle il a perpétré l'une des fusillades en milieu scolaire les plus meurtrières de l'histoire américaine.
Depuis la fusillade, M. Trump était resté silencieux au sujet de la réglementation des armes à feu. Dans une allocution au lendemain du drame, il avait surtout mis l'accent sur la nécessité de repérer les personnes souffrant de problèmes psychiatriques.
"Le président a parlé vendredi avec le sénateur (républicain John) Cornyn au sujet du projet de loi bipartisan que le sénateur (démocrate Chris) Murphy et lui ont présenté pour améliorer la législation fédérale" sur le contrôle des antécédents criminels, a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders.
"Tandis que les discussions se poursuivent et que des modifications sont envisagées, le président soutient les efforts pour améliorer le système fédéral de contrôle des antécédents", a-t-elle dit.
Le projet de loi, préparé par un groupe de parlementaires républicains et démocrates, a été présenté en novembre pour renforcer les procédures fédérales et locales d'inscription au Fichier national de vérification instantanée du casier judiciaire (NICS), selon un communiqué diffusé à l'époque.
Les élus estimaient qu'il existait de nombreuses failles dans le système actuel. Les armuriers doivent impérativement consulter ce fichier avant de vendre une arme à un particulier, ce qui n'est pas le cas pour une vente entre particuliers ou sur un marché.
Aucune mesure du FBI
Le projet avait été présenté après la mort de 25 paroissiens, dont une femme enceinte, tués dans une petite église du Texas par un ancien militaire.
Devin Kelley, le tireur, avait été traduit en cour martiale pour des violences conjugales puis expulsé de l'US Air Force. Mais l'armée n'avait pas informé la police fédérale (FBI) de sa condamnation et, n'étant pas inscrit sur le NICS, il avait pu acheter un fusil semi-automatique.
Dans le cas de Nikolas Cruz, le FBI a reconnu avoir reçu en janvier un signalement détaillé du jeune homme qui possédait déjà son arme, faisant état d'un comportement erratique et de messages inquiétants postés sur les réseaux sociaux évoquant une tuerie dans une école.
Mais aucune mesure n'a été prise pour évaluer la menace.
La fusillade de Floride a relancé le débat entre ceux qui réclament un contrôle plus strict des armes, comme la généralisation des contrôles des antécédents judiciaires et psychiatriques avant toute vente, et ceux qui y sont opposés, au premier rang desquels la très puissante National Rifle Association (NRA), au nom du deuxième amendement de la Constitution. Celui-ci garantit le droit pour chaque Américain de posséder et de porter une arme.
Des survivants de la tuerie ont exprimé leur colère samedi en dénonçant les liens entre le monde politique et la NRA qui, selon eux, bloquent les efforts de réforme.
"À tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, Honte à vous", a crié une élève du lycée, Emma Gonzalez, après avoir fustigé M. Trump pour avoir reçu le soutien de l'association pendant la campagne présidentielle de 2016.
Les survivants ont annoncé l'organisation d'une grande manifestation dans la capitale fédérale le 24 mars pour réclamer le vote rapide d'une loi renforçant la réglementation sur les armes à feu.
La chaîne de télévision CNN organise pour mercredi un débat public auquel participeront notamment des camarades de classe des victimes, des parents et des responsables politiques de Floride.
Plusieurs dizaines d'étudiants ont manifesté dès lundi 19 février devant la Maison Blanche, demandant "des écoles sûres".
"La violence par armes à feu a toujours été présente autour de nous mais quand ça arrive dans un lycée, cela nous oblige à lutter. On ne peut pas laisser faire ça plus longtemps", a déclaré à l'AFP Daija Yisrael, élève dans un lycée de Virginie.
AFP/VNA/CVN