Trump s'affiche avec les chrétiens évangéliques pour lancer 2020

Il a bénéficié de leur soutien massif en 2016 et ne peut se permettre un effritement s'il veut décrocher un deuxième mandat. Donald Trump entame l'année 2020 avec un objectif : cimenter le soutien des chrétiens évangéliques.

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Le président américain Donald Trump, le 17 juillet 2019 à Greenville (Caroline du Nord).

C'est depuis la Floride, où il passe deux semaines de vacances, que le président américain doit lancer l'offensive vendredi 3 décembre, dans une gigantesque église de Miami, King Jesus International Ministry, aussi connue sous le nom de El Rey Jesus.
Le soutien de cette partie de la population reste, pour l'heure, très solide. Selon le Public Religion Research Institute (PRRI), 77% des évangéliques blancs approuvent le travail du milliardaire républicain à la Maison Blanche et l'écrasante majorité d'entre eux (98%) sont opposés à sa destitution.
Mais une érosion, même minime, pourrait être fatale dans des
États-clés comme la Floride qui lui ont permis de remporter le collège électoral il y a trois ans en dépit d'un déficit de près de trois millions de voix au niveau national sur Hillary Clinton.
Or un éditorial au vitriol publié juste avant Noël par un magazine évangélique, Christianity Today, a semé le doute. Il se prononçait sans détour en faveur de la destitution du septuagénaire.
"Les faits dans ce cas précis sont sans ambiguïté", écrivait Mark Galli, son rédacteur en chef, dénonçant l'utilisation de sa position pour pousser son homologue ukrainien à discréditer l'un de ses opposants, l'ex-vice-président démocrate Joe Biden. "Ce n'est pas seulement une violation de la Constitution (...) c'est profondément immoral".
Sans surprise, la réplique du locataire de la Maison Blanche a été cinglante. "Aucun président n'a fait davantage pour les évangéliques ou pour la religion elle-même!", a-t-il écrit, qualifiant la publication de "magazine d'extrême gauche".
Nombre de figures du mouvement ont fait corps. L'un des fils du célébrissime pasteur Billy Graham, fondateur du magazine décédé début 2018, a donné de la voix. "Mon père connaissait Donald Trump, croyait en Donald Trump et a voté pour Donald Trump", a assuré Franklin Graham, affirmant qu'il aurait été "très déçu" par ce texte.
Tony Perkins, président du Family Research Council, organisation phare de la droite religieuse, voit lui dans l'éditorial de Christianity Today une "voix isolée" et assure n'être pas inquiet "du tout" d'un éventuel fléchissement.
"Je pense que l'adhésion est aussi forte qu'en 2016, si ce n'est plus forte", explique-t-il à l'AFP.
Un Américain sur quatre est évangélique, selon l'institut Pew. C'est la forme dominante du protestantisme américain, et la première famille religieuse du pays, devant les catholiques et les protestants traditionnels.
La promesse du mur
Pour Robert P. Jones, président du PRRI, ce texte reflète plus des désaccords entre leaders évangéliques, qui ont toujours existé, qu'une désaffection de la base. "Tout au long de sa présidence, nous n'avons pas discerné la moindre fissure dans le soutien à Donald Trump" de ce segment de la population, explique-t-il.
Reste que le président républicain, qui n'a jamais cherché à élargir son socle électoral, doit jouer serré avec les chrétiens évangéliques blancs qui ont voté à 81% pour lui en 2016.
Le milliardaire républicain, marié à trois reprises et peu connu pour sa ferveur religieuse, avait su, lors de la campagne de 2016, leur donner des gages.
D'abord en choisissant comme co-listier Mike Pence, qui se décrivait fièrement comme un "chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre". Ensuite en promettant de nommer à la Cour suprême, mais aussi dans les tribunaux fédéraux des juges opposés à l'avortement et favorables au port d'arme à feu.
Pour Robert P. Jones, son pouvoir d'attraction ne peut cependant se résumer aux juges mais tient d'abord à sa capacité à rassurer, propos nostalgiques à l'appui, un groupe qui se sent fragilisé par sa perte d'influence dans une Amérique chaque jour plus multiraciale et moins religieuse.
L'attrait pour l'ancien homme d'affaires de New York tient d'abord à sa promesse de "bâtir un mur" à la frontière avec le Mexique et à celle, plus diffuse, d'empêcher ou de ralentir les "profonds changements" en cours au sein de la société américaine, explique le chercheur à l'AFP.
Et le président du PRRI de rappeler les profonds bouleversements en cours : les blancs chrétiens, qui étaient majoritaires aux
États-Unis il y a dix ans, ne représentent désormais plus que 42% de la population.

AFP/VNA/CVN

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