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Au 34e jour du "shutdown", le bras de fer entre Trump et les démocrates se poursuit au Capitole, photographié ici le 23 janvier. |
Au 34e jour de l'impasse budgétaire, aucune solution n'apparaît encore pour sortir de la paralysie qui frappe un quart des administrations fédérales américaines, 800.000 fonctionnaires et de nombreux sous-traitants. Républicains et démocrates restaient fermement campés sur leurs positions. "Nous ne céderons pas!" sur le mur, a encore tweeté Donald Trump avant le vote.
Les républicains sont majoritaires au Sénat mais avec 53 voix sur 100, ils avaient besoin de votes démocrates pour atteindre le palier des 60 voix nécessaires au passage de la proposition de Donald Trump. Peine perdue.
Le texte républicain, basée sur la proposition de Donald Trump, aurait permis de financer le gouvernement jusqu'en septembre. Surtout, il intégrait l'enveloppe de 5,7 milliards de dollars pour le mur, ainsi qu'une concession accordée samedi par M. Trump: un sursis de trois ans pour un million d'immigrants directement menacés d'expulsion.
Un vote a suivi dans la foulée sur une contre-proposition des démocrates, qui a elle aussi échoué. Elle prévoit de financer partiellement le gouvernement jusqu'au 8 février. Une fois sortis de l'impasse budgétaire, les démocrates promettaient de revenir à la table des négociations sur la sécurité aux frontières mais pas question de négocier tant que les "Américains sont pris en otages", disent-ils.
Leur texte ne contenait pas de budget pour le mur, qu'ils jugent "immoral" et inefficace mais proposait une enveloppe pour renforcer la sécurité aux frontières. Il était semblable à une proposition approuvée par le Sénat républicain en décembre avant que Donald Trump n'annonce brusquement qu'il ne la promulguerait pas.
En s'appuyant sur ce point, les démocrates accusent les républicains d'être revenus sur leur décision pour suivre un caprice du président américain.
En face, le sénateur républicain Ted Cruz les a accusés d'avoir par le passé financé des tronçons de mur et de s'y opposer fermement cette fois simplement pour contrarier la promesse de campagne de Donald Trump. "Ce n'est pas parce que vous détestez quelqu'un que vous devez bloquer le gouvernement", a-t-il lancé au Sénat.
"Marie-Antoinette"
Donald Trump a déjà perdu un premier duel, hautement symbolique. Le président républicain a été contraint de reporter sine die son discours sur l'état de l'Union, prévu mardi prochain au Congrès, à la demande de Nancy Pelosi qui lui avait retiré son invitation pour des questions de sécurité liées au "shutdown", selon elle. Un report illustrant spectaculairement cette paralysie budgétaire inédite.
Donald Trump a affirmé mercredi soir 23 janvier qu'il prononcerait bien son discours sur l'état de l'Union, lors duquel les présidents américains exposent chaque année leur programme et leur vision de l'avenir du pays, mais après la fin du "shutdown", dans un "futur proche". En attendant, les effets sont déjà bien réels pour les employés fédéraux au chômage forcé ou poussés à travailler sans solde, lorsque leurs emplois sont jugés essentiels.
Beaucoup, payés toutes les deux semaines, ont déjà été privés d'un salaire et semblent bien partis pour ne pas recevoir le deuxième, prévu vendredi 25 janvier. Les sous-traitants aussi souffrent et, à la différence des employés fédéraux, ils ne seront pas payés rétroactivement.
Interrogé sur les fonctionnaires forcés d'avoir recours à la charité pour s'alimenter, le ministre américain du Commerce Wilbur Ross a répondu "ne pas vraiment comprendre pourquoi" ils ne pouvaient pas obtenir un prêt garanti par le gouvernement fédéral.
Apparaissant sourde au malaise des plus démunis, la réaction du ministre multi-millionnaire a immédiatement été brandie par les démocrates pour dénoncer l'"indifférence cruelle" de l'administration de Donald Trump, lui-même milliardaire. Et les démocrates de faire une analogie avec la fameuse phrase attribuée à Marie-Antoinette pendant la disette de 1789: "S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche!"
Contrôleurs aériens, pilotes et personnels navigants ont de leur côté fait part de leur inquiétude croissante concernant la sécurité dans le transport aérien aux États-Unis.
AFP/VNA/CVN