>>Otan, Russie, amis, ennemis: Trump brouille les cartes
>>Le secrétaire général de l'OTAN salue la réunion prochaine entre Trump et Poutine
Le président américain Donald Trump et la Première Dame Melania Trump arrive à Haachtsesteenweg en Belgique, le 10 juillet, avant le sommet de l'OTAN à Bruxelles. |
L'avion présidentiel Air Force One s'est posé peu après 21h00 (19h00 GMT) sur l'aéroport militaire de Melsbroek en provenance de Washington. M. Trump est accompagné de sa femme Melania pour sa tournée européenne d'une semaine M. Trump rencontrera lundi 9 juillet son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki, pour un premier sommet bilatéral historique.
"Vont-ils rembourser?"
Peu avant son arrivée, le locataire de la Maison Blanche avait une nouvelle fois déploré, d'un tweet, que de nombreux pays de l'Alliance "ne tiennent pas leurs engagements" en matière de dépenses militaires.
Le président américain n'a de cesse de réclamer aux Européens d'accroître leurs dépenses militaires afin de respecter leur engagement de les porter à 2% de leur PIB en 2024. Les dépenses militaires des États-Unis ont représenté en 2018 près de 70% des dépenses militaires totales de l'ensemble des 29 pays de l'Otan.
"De nombreux pays de l'Otan, que nous sommes censés défendre, non seulement ne tiennent pas leur engagement de 2% (ce qui est bas), mais depuis des années sont défaillants dans leurs paiements qu'ils ne versent pas. Vont-ils rembourser les États-Unis ?" a tweeté le tempétueux président américain.
Depuis lundi 9 juillet, M. Trump prépare le terrain en enchaînant les messages vindicatifs. "Les pays de l'Otan doivent payer PLUS, les États-Unis doivent payer MOINS. Très injuste !", a-t-il lancé mardi 10 juillet avant son départ pour l'Europe. "Ce n'est pas juste pour le contribuable américain".
De nouveaux chiffres publiés mardi 10 juillet semblent confirmer l'argumentation du président américain, sept pays seulement -le Royaume-Uni, la Grèce, la Lettonie, l'Estonie, la Pologne, la Lituanie et la Roumanie- devant atteindre en 2018 l'objectif de 2% du PIB en dehors des États-Unis.
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg s'adresse à la presse, le 10 juillet à Bruxelles, à la veille d'un sommet de l'Alliance atlantique. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Le partage du fardeau n'est pas équitable", a reconnu mardi 10 juillet le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Mais "des progrès considérables ont été accomplis", a-t-il estimé.
"L'Europe dépense aujourd'hui beaucoup plus dans la défense que la Russie et autant que la Chine", a pour sa part souligné le président du Conseil européen Donald Tusk, s'adressant directement à M. Trump.
"J'espère que vous ne doutez pas qu'il s'agisse d'un investissement dans notre sécurité, ce qui ne peut pas être dit avec la même assurance au sujet des dépenses russes et chinoises", a lâché le dirigeant polonais.
"Chère Amérique"
"Chère Amérique, considérez mieux vos alliés, après tout vous n'en avez pas tant que ça", a-t-il également déclaré, se faisant le porte-voix des Européens, qui craignent qu'avec ses critiques, le président américain ne cherche à les diviser et à remettre en cause le fonctionnement même de l'Alliance, après avoir déjà fait capoter un G7 en juin au Canada.
M. Tusk a rappelé que l'Europe avait été "la première à réagir" après les attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain, "870 hommes et femmes européens" ayant "sacrifié leur vie" en Afghanistan.
"Monsieur le Président, n'oubliez pas cela demain, lorsque nous nous réunirons au sommet de l'Otan, mais surtout lorsque vous rencontrerez le président Poutine à Helsinki. Il est toujours intéressant de savoir: qui est votre ami stratégique ? Et qui est votre problème stratégique ?", a-t-il lancé.
Environ 2.400 policiers et 1.000 militaires belges seront mobilisés pour sécuriser le sommet de l'Otan pendant deux jours. M. Trump doit ensuite se rendre vendredi au Royaume-Uni pour rencontrer la Première ministre Theresa May.
AFP/VNA/CVN