Le pousse-pousse de Tu Minh
Trois questions au directeur du Centre de préservation des vestiges de Huê

Phan Thanh Hai, directeur du Centre de préservation des vestiges de la cité impériale de Huê (province de Thua Thiên-Huê) donne des précisions sur le rachat du pousse-pousse de la reine mère Tu Minh.

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Après plus de 100 ans passés en France, ce pousse-pousse a enfin été rapatrié. Pouvez-vous nous détailler son histoire ?

En 1907, l’empereur Thành Thai a dû abdiquer, sur ordre du régime colonial français de l’époque. Il a été envoyé en exil à Vung Tàu, avant d’être exilé à l’étranger. Beaucoup d’objets de son usage courant ont été vendus ou aliénés. Le 18 octobre 1907, le pousse-pousse qu’il a offert à sa mère Tu Minh et son lit de camp ont été vendus pour 400 piastres à Prosper Jourdan, inspecteur responsable de la Garde indigène (chargée de la surveillance et de la garde de Sa Majesté). Lorsqu’il est rentré en France, Prosper Jourdan a emporté ces objets et les a conservés dans sa famille, jusqu’à aujourd’hui. Le 13 juin 2014, la maison de ventes Rouillac, déléguée par la famille de Prosper Jourdan, a organisé la vente aux enchères de ces deux objets royaux.

Comment se sont déroulées les enchères ?

L’ambassade du Vietnam en France nous a représentés lors de la vente aux enchères qui s’est déroulée au Château de Cheverny. Nous avons suivi l’audience en direct, par téléphone avec le personnel de l’ambassade. La séance a commencé par la mise aux enchères du lit de camp du roi, pour un prix initial de 500 euros. Il a été adjugé à 100.000 euros, soit un montant dépassant notre capacité financière. Il nous est donc passé sous le nez. Pour ce qui est du pousse-pousse, son prix initial était de 1.000 euros. Il est très vite monté: de 35.000 à 38.000, puis à 44.000 euros. Mais nous étions déterminés à poursuivre les enchères jusqu’à la fin. Le représentant de l’ambassade a proposé 45.000 euros. Il n’y a pas eu de surenchère, et nous avons donc obtenu le droit d’achat.

Le véhicule est actuellement exposé dans le palais Diên Tho, qui était la résidence des reines mères des empereurs des Nguyên.

Toutefois, le Musée national des arts asiatiques Guimet a proposé de le racheter au même prix, faisant valoir le principe de «Droit de priorité sur l’achat», en tant que pays de résidence. L’établissement parisien a également souligné que l’objet était sur sol français depuis plus de 100 ans alors qu’il n’était resté au Vietnam que durant 18 ans. Il aurait aussi une place privilégiée dans un musée visité chaque année par plus d’un million de personnes. Après près de deux semaines de négociations entre le Vietnam et la France, le musée Guimet a décidé, le 25 juin 2014, de céder le droit d’achat à la partie vietnamienne.

Qu’en est-il du lit de camp que la province de Thua Thiên-Huê n’a pas réussi à racheter ?

Il a été acquis par un Vietnamien, Ta Van Quang, un cousin de la famille maternelle de l’empereur Thành Thai.

Linh Thao/CVN

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