>>Nouvel incendie dans le Var : 10.000 personnes évacuées près de Bormes-les-Mimosas
>>Incendies : plus de 3.000 ha brûlés dans le Sud-Est
Un feu est parti d'un centre de stockage de caravanes à Bormes-les-Mimosas, le 26 juillet |
"La situation est encore intense si on regarde le nombre de feux en cours dans la région, elle s'améliore mais je reste prudent car il y aura encore des départs de feu demain", a dit à Bormes-les-Mimosas le Premier ministre français Edouard Philippe après avoir survolé alentour les collines sinistrées dans la soirée.
Edouard Philippe avait auparavant salué, devant l'Assemblée nationale, "les plus de 6.000 femmes et hommes" qui "prennent beaucoup de risques et luttent d'arrache-pied" contre les feux dans le Sud. Plus d'une vingtaine d'entre eux ont été blessés mais aucune autre victime n'est à déplorer.
À Bormes, une localité très touristique de la Côte d'azur dont la population peut doubler ou tripler l'été avec l'afflux de vacanciers, "le feu est en train de passer sous contrôle, on est optimiste", avait indiqué à l'AFP le préfet de région, Stéphane Bouillon, avant d'accompagner le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur les lieux. "Ce feu est contenu sur un périmètre assez significatif", a précisé le lieutenant colonel Loïc Lambert des pompiers du Var.
Face à la menace des flammes attisées par le vent, entre 10.000 et 12.000 personnes avaient été évacuées dans la nuit de mardi 25 juillet à mercredi 26 juillet, de leurs habitations ou campings vers des salles polyvalentes, d'autres se réfugiant sur la plage ou dans leur voiture. Le feu a brûlé 1.500 hectares de forêt et maquis, mobilisant plus de 550 sapeurs-pompiers, dont certains venus en renfort.
"Admiration et courage pour celles et ceux qui luttent sans répit contre le feu qui ravage certains de nos territoires", a tweeté le président français Emmanuel Macron souhaitant "plein soutien à celles et ceux obligés de quitter leur domicile menacé".
"Toutes les collines étaient en feu jusqu'à la mer", a témoigné Jean-Paul Poinsart, 68 ans, un habitant de la région de Bormes. "Vers 03h00, les sirènes nous ont réveillés. Nous nous sommes rassemblés sur la plage. On a vu le ciel rouge", a raconté une jeune Allemande, Amélie, venue de Francfort, qui campait avec ses proches.
Plusieurs interpellations
Un homme lutte contre les flammes, à Bormes-les-Mimosas, le 26 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La mairie de Bormes a appelé les touristes à ne pas regagner leurs campings. Dans l'après-midi, quelques centaines de vacanciers ont encore dû évacuer la plage de la Favière, s'entassant sur le port de Bormes, quelques effets personnels à la main. Un camping situé directement sur la plage a également été vidé de ses occupants. "On mangeait devant notre caravane, on nous a dit d'évacuer notamment à cause des fumées, qui peuvent être dangereuses, pour éviter les intoxications", a raconté Fabrice Boucher.
Dans les Bouches-du-Rhône, à l'ouest de Marseille, un autre incendie a parcouru 163 hectares, gagnant le village de Carro où plus de 400 personnes ont été évacuées par sécurité. Une maison et trois habitations mobiles ont été touchées. Le feu était stabilisé mercredi soir, tout comme un autre foyer qui avait éclaté plus tôt à Peynier, au nord-est de Marseille, détruisant 100 hectares.
Sur ces deux sinistres, les forces de sécurité ont procédé à plusieurs interpellations de personnes se trouvant à proximité des départs de feu. Elles sont interrogées dans le cadre d'enquêtes menées sous l'autorité du parquet d'Aix-en-Provence, a annoncé la préfecture.
Un autre départ de feu s'est déclaré à 22h00 sous une ligne à haute tension à proximité de Martigues (Bouches-du-Rhône). 300 sapeurs-pompiers et plus de 100 véhicules étaient mobilisés.
Des reprises de feu ont eu lieu à la Croix-Valmer (Var), où plus de 400 hectares ont été détruits par les flammes mardi, ainsi qu'à d'Artigues (Haut-Var), où 1.700 hectares avaient brûlé également mardi 25 juillet.
En Haute-Corse, où 2.194 hectares de gros maquis ont flambé depuis lundi 24 juillet, "le feu est stabilisé mais pas maîtrisé", ont précisé les pompiers.Dans le Vaucluse, l'incendie de lundi dans le massif du Luberon est circonscrit mais quelques foyers restaient actifs. Plus de 1.275 hectares ont été parcourus par les flammes.
Dans le Sud-Est et en Corse, sapeurs-pompiers et militaires de la sécurité civile sont appuyés par 19 bombardiers d'eau. Mardi soir 25 juillet, un Canadair prêté par l'Italie était arrivé en Corse.
AFP/VNA/CVN