Le port en eau profonde de Cai Mep. |
«Les prix du transport maritime sur les lignes domestiques comme internationales depuis le Vietnam ne connaîtront pas d’évolution par rapport à l’année dernière», estime le président de l’Association des armateurs du Vietnam, Dô Xuân Quynh.
Selon cette dernière, le recul du marché se poursuit compte tenu de celui du commerce mondial. Actuellement, le nombre de navires vietnamiens et étrangers en attente d’un affrètement est de 700, dont plusieurs d’une capacité de plus de 3.000 TEUs. L'offre de transport et une demande qui ne progresse pas entraînent un surplus de tonnage libre par rapport à l’ordinaire et donc à une baisse des taux spot.
«Et même lorsque le prix s’élève, ce sont les armateurs étrangers qui en bénéficient, et non pas les armateurs vietnamiens» ajoute M. Quynh.
En effet, le Vietnam ne disposant pas de ports en eau profonde pendant longtemps, les navires vietnamiens transportaient un volume important de fret vers les grands navires étrangers au mouillage dans des ports tels que Hongkong ou Singapour. Mais depuis la mise en service d’un de ces ports, les grands navires étrangers chargent directement le fret, de sorte que les portes containeurs vietnamiens ont perdu ce créneau et ne transportent que du fret dans le pays, ou alors sont affrétés à de faibles prix en raison de la faible demande de navires de petit tonnage.
Selon les statistiques du Département de la navigation, le pays recense actuellement 1.633 navires battant pavillon national, dont 1.013 cargos d’une jauge cumulée de 3 millions de DWT, lesquels circulent essentiellement sur les lignes domestiques, 36 navires moins de 1000 TEUs, et 2 de plus de 1000 TEUs. «Le paradoxe demeure : le nombre de navires de petit tonnage est trop important, tandis que celui de navire de grand tonnage et spécialisés sont insuffisants alors que seuls ceux-ci sont rentables», expose l’ex-directeur du Département de la navigation, Nguyên Ngoc Huê.
«Cette année sera une année difficile pour le secteur national du transport maritime», a confirmé le directeur général de Vinalines, Nguyên Canh Viêt, en expliquant que «nos navires, bien qu’ils aient une grande valeur, ont du mal à trouver de quoi se nourrir...»
Néanmoins, ce dernier se montre plus optimiste en estimant que le transport maritime connaîtra une reprise après 2012 avec celle de l’économie mondiale. Pour anticiper cette opportunité, sa compagnie entend acquérir ce deuxième trimestre de nouvelles unités d’une jauge totale d’entre 150.000 et 200.000 DWT.
Duy Minh/CVN