Transat anglaise - Et à la fin, c'est Gabart qui a gagné...

François Gabart, le skipper aux doigts d'or, a remporté mardi soir 10 mai à New York la 14e Transat anglaise, environ une semaine après avoir quitté Plymouth (Angleterre), devenant ainsi le 8e Français à s'imposer dans cette course née en 1960.

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Les trimarans Sodebo et Macif, ainsi que leurs concurrents, lors du départ de la Transat anglaise à Plymouth, le 2 mai.

Qui peut battre Gabart ? Première transat en solo sur un monstre à trois pattes de 30 m (Macif) et première victoire avec ce bateau à l'issue d'un duel magnifique avec Thomas Coville (Sodebo) dans une course qui n'a d'anglais que le nom.

Après le Vendée Globe (2013), la Route du Rhum (2014) et la Transat Jacques Vabre (2015, avec Pascal Bidégorry), le petit génie de la voile française a donc ajouté mardi en fin d'après-midi 10 mai (heure locale) une belle victoire à un palmarès déjà bien fourni.

Gabart a passé la ligne d'arrivée, située au large de New York, mardi à 18h24 locales (00h24 mercredi 11 mai heure française), après 8 j 8 h et 54 min de mer, à 23,11 nœuds de moyenne.

"J'en ai ch..., j'en ai bien bavé et c'est vraiment difficile", avait-il déclaré au téléphone à environ 90 milles de l'arrivée. Il avait toutefois estimé avoir "fait un bon job" et qu'il en était "super fier". "Si je devais le refaire, je ne sais pas si je serais capable de le refaire de la même façon car l'exercice est périlleux. C'est sûr que j'aimerais bien être arrivé".

Une semaine pour traverser "la grande mare", à des moyennes que ne renieraient pas des navires de guerre ou de commerce modernes... Oui, la réussite de Gabart est insolente et a de quoi décourager ses rivaux.

Le skipper de Macif est l'exemple type de ce que sont les stars de la voile d'aujourd'hui : de grands marins, certes, mais aussi des ingénieurs (leurs bateaux sont de plus en plus complexes et bourrés d'électronique) et des chefs d'entreprise, capables de gérer des équipes qui ressemblent à de véritables PME.

Coville n'a pas démérité

De la même trempe, Coville n'a pas à rougir de sa performance.

La Transat anglaise entre Plymouth et New York.

Avec un bateau déjà ancien, construit à partir d'éléments (flotteurs, poutres) de l'ex-Geronimo d'Olivier de Kersauson, il a failli battre le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en solitaire, avalant 673 milles (1.246,3 km) entre le 5 et et le 6 mai, à moins de dix milles du record établi par Armel Le Cléac'h (682,8 milles) le 26 janvier 2014.

"Si je suis allé aussi loin avec le bateau, c'est parce qu'il y avait Thomas" (Coville), avait d'ailleurs souligné Gabart." Thomas a été génial. Dès le début, il est allé à fond, ne lâche rien même là à quelques heures de l'arrivée. J'espère que ça va bien se passer pour moi et pour lui aussi. Je ne le lui souhaite que du bien pour la fin. Il a été top".

Partis le 2 mai de Plymouth, les concurrents de cette régate océanique de 3.050 milles (5.650 km), sur le papier, étaient répartis en 4 classes : 3 Ultimes (maxi-trimarans de 30 m environ), 5 Multi50 (trimarans de 15,24 m), 6 Imoca (monocoques de 18,28 m) et 10 Class40 (monocoques de 12,19 m).

Plus Pen Duick II, le ketch noir de 13,60 m avec lequel Eric Tabarly s'était imposé en 1964 et qui est barré cette fois-ci par Loïck Peyron, trois fois vainqueur de l'épreuve (1992/1996/2008).

Cette course, dont la dernière édition avait eu lieu en 2008, est la doyenne de toutes les traversées océaniques en solo. Et la victoire de Tabarly en 1964 (il l'avait également gagnée en 1976) a été un élément fondateur pour la voile française, non seulement pour les skippers mais aussi pour les architectes navals, les chantiers... et les sponsors.

Cette transat, née 18 ans avant la Route du Rhum, a été disputée à 14 reprises et les Français se sont imposés 11 fois.

Inévitablement, l'attention s'était d'emblée portée sur les trois Ultimes, dragsters océaniques, capables -pour Macif et Sodebo en tous cas- de marcher à 40 noeuds (75 km/h), voire plus.

AFP/VNA/CVN

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