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Le XV de France, avec Uini Atonio (balle en maions), s'incline devant les Sud-Africains, vainqueurs d'un 3e test d'affilée, le 24 juin 2017, à Johannesburg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La séance de rattrapage, avant les grandes vacances, aura donc été manquée, comme les deux premiers examens, le 10 juin à Pretoria (14-37) et samedi dernier à Durban (15-37). Les Bleus n'ont pas fait meilleure figure à l'Ellis Park, où ils n'ont, contrairement aux deux premiers tests, pas réussi à marquer le moindre essai (quatre pénalités de Jules Plisson).
Ils repartent donc les fesses rougies de leur périple austral alors qu'ils s'imaginaient, dixit l'entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois, "faire une bonne tournée".
"On prend conscience du travail qu'il nous reste à faire pour nous rapprocher individuellement de ce genre d'équipes", a déclaré le sélectionneur du XV de France, Guy Novès. "On touche du doigt la différence physique et de fraîcheur, qui creuse l'écart technique", a-t-il ajouté.
Face, pourtant, à des Springboks pourtant en reconstruction, comme ils l'ont prouvé samedi 24 juin, où ils ont été loin d'être souverains dans un match d'un niveau bien en deçà de Nouvelle-Zélande/Lions britanniques et irlandais, disputé quelques heures plus tôt (30-15).
La France, qui n'a remporté que trois victoires en 17 matches de tournée de juin depuis dix ans, est à des années lumières des All Blacks. Ce n'est pas une nouveauté, mais elle s'y frottera à cinq reprises la saison prochaine, deux fois en novembre à domicile, trois fois sur leur terrain en juin 2018.
De quoi donner le vertige et sans doute alourdir un peu plus le bilan négatif de Guy Novès (sept victoires pour onze défaites), qui retrouvera également cet automne l'Afrique du Sud.
Dynamique brisée
Les "Boks" seront alors en fin de saison, comme les Bleus de juin, qui refusaient cependant avant le début de la série de prendre cette donnée comme excuse. Ils étaient de surcroît privés, volontairement ou non, de cinq à six titulaires (Vahaamahina, Lopez, Lamerat, Fofana, Nakaitaci voire Chouly)? L'Angleterre vient de remporter ses deux rencontres en Argentine (38-34 et 35-25) sans une quinzaine de joueurs mobilisés par les Lions...
L'encadrement tricolore était reparti en juin 2016 d'Argentine, justement, plutôt rassuré sur le potentiel de son équipe, après avoir remporté le deuxième test (27-0) sans plusieurs cadres.
Une dynamique semblait s'être alors enclenchée, avec des tests de novembre assez encourageants sur le fond à défaut de l'être sur la forme (courtes défaites face à l'Australie et la Nouvelle-Zélande, large victoire contre les Samoa). Puis un Tournoi des six nations 2017 marqué par trois victoires pour deux défaites, dont une de peu en Angleterre (16-19).
Elle s'est brisée, au moins au plan des résultats, en Afrique du Sud, où le XV de France a affiché de nombreuses lacunes, encore aperçues samedi. Juste après qu'un avion du nom de la compagnie aérienne qui a donné son nom à l'Ellis Park l'eut survolé.
Le XV de France a encore été impuissant face aux solides Springboks sud-africains lors du 3e test à Johannesburg, le 24 juin 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Début de match manqué
Les Bleus ont ainsi couru après le score après un début de match catastrophique qui a symbolisé toutes leurs insuffisances.
Une incapacité à concrétiser leurs occasions (ballon gardé par Vakatawa, 4), puis des plaquages manqués pour permettre aux Boks d'ouvrir le score sur une pénalité (5). Et enfin un manque de justesse technique et un déficit physique sur l'essai de Jesse Kriel (7), après, sur la même action, un ballon perdu au contact par Taofifénua, une passe balancée par Nans Ducuing puis une munition arrachée à Virimi Vakatawa.
Ces lacunes sont résumées dans les statistiques du match : 70% de réussite seulement au plaquage, 16 ballons perdus; des chiffres astronomiques au niveau international.
Les Bleus ont de nouveau donné des points beaucoup trop facilement, comme sur le coup d'envoi de la seconde période. Ils ont pourtant conquis le ballon avant de le perdre et d'encaisser au final un essai d'Eben Etzebeth les distançant définitivement (42, 21-9).
À leur débit figurent également ces 14 pénalités concédées et ces trois pénaltouches perdues à cinq mètres de la ligne d'en-but sud-africaine (48, 50 et 69). Soit une somme de carences qui placent la France au huitième rang mondial, sa juste place. Très loin du sommet.