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Le Slovène Primoz Roglic (droite) attaque le leader du Giro, Geraint Thomas (gauche), dans le dernier kilomètre de la 19e étape du Tour d'Italie, le 26 mai à Tre Cime di Lavaredo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'issue d'une journée sans grandes palpitations, le Britannique Geraint Thomas a conservé le maillot rose de leader avec 26 secondes d'avance sur le Slovène Primoz Roglic qui en a grappillé trois dans les derniers mètres de l'ascension vers les Tre Cime di Lavaredo, le toit de cette 106e édition du haut de ses 2.304 mètres.
"Je suis content du résultat, les jambes sont revenues. Demain, c'est tout pour l'attaque", a souligné Roglic.
"Quand il m'a dépassé, je croyais que j'étais déjà pratiquement arrivé mais la pente était tellement raide qu'il fallait continuer à appuyer sur les pédales", a déclaré Geraint Thomas. "Je suis content de ma journée, tout se jouera demain", a ajouté le Gallois qui pestait en revanche contre les trois heures de voiture qui l'attendaient jusqu'à l'hôtel.
Le troisième homme, Joao Almeida, a, lui, cédé un peu de terrain et pointe désormais à 59 secondes de Thomas. Mais le Portugais d'UAE continue à y croire.
"Tout est possible, je vais me battre jusqu'au bout", a-t-il insisté.
L'étape a été remportée par Santiago Buitrago, rescapé de l'échappée matinale. Il restait sur une troisième place à Liège-Bastogne-Liège et s'était déjà imposé sur le Giro l'an dernier.
"J'ai connu un Giro difficile sur le plan personnel. Gagner est le fruit de beaucoup de travail et de sacrifices. C'était le bon jour pour lever les bras", a dit le coureur de la Bahrain.
Le jeune Colombien de 23 ans s'est imposé devant le Canadien Derek Gee, la révélation de ce Tour d'Italie où il s'est glissé presque quotidiennement dans une échappée, toujours en vain jusque-là : c'est déjà la quatrième fois qu'il finit deuxième.
Sur le papier, la journée promettait des étincelles, avec cinq montées infernales dans le paysage sublime des Dolomites, dont l'ascension finale vers les champs de neige des Tre Cime, où Eddy Merckx avait repris huit minutes aux échappées sous un blizzard en 1968.
Un chemin muletier en juge de paix
Le Colombien Santiago Buitrago s'impose à l'arrivée de l'étape reine du Tour d'Italie, le 26 mai à Tre Cime di Lavaredo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais il n'y a rien eu de légendaire vendredi puisque les favoris se sont neutralisés jusqu'aux deux derniers kilomètres.
C'est le moment que Roglic a choisi pour placer une attaque qui n'a pas du tout inquiété Thomas. Le Gallois a même contré le Slovène un peu plus loin, mais ce dernier a réussi le meilleur finish pour le précéder sur la ligne.
Derrière, Thibaut Pinot a profité de la défaillance de Lennard Kämna pour gagner une place. Le Français, qui porte le maillot bleu de meilleur grimpeur, est désormais sixième, à 5:10 du maillot rose.
Tout reste donc à faire pour la victoire finale, avant le contre-la-montre individuel de 18,6 km samedi 27 mai jusqu'au sanctuaire de Lussari, ultime juge de paix avant l'arrivée le lendemain à Rome, à l'issue d'une dernière étape totalement plate.
Le chrono, tout près de la frontière slovène, s'annonce vertigineux sur un étroit chemin muletier qui vient juste d'être bitumé. Pour arriver jusqu'à la ligne d'arrivée, dessinée à 1.790 m d'altitude, il faudra gravir une pente au pourcentage moyen effrayant (12,1%) sur 7,3 km.
Le coureur gallois d'Ineos-Grenadiers Geraint Thomas, leader du Giro, sur le podium après l'arrivée de la 19e étape du Tour d'Italie, le 26 mai à Tre Cime di Lavaredo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
De quoi faire des différences énormes et de punir en minutes, le moindre coup de moins bien. "Les pourcentages sont dingues", a résumé Thomas.
La montée risque de rappeler de mauvais souvenirs à Roglic qui avait perdu le Tour de France en 2020 à la Planche des Belles Filles après un chrono en côte dominé par Tadej Pogacar.
Mais le triple vainqueur de la Vuelta, qui a reconnu à plusieurs reprises l'étape de samedi cet hiver, se voulait confiant dans ses chances de décrocher son premier Giro, à l'âge de 33 ans.
AFP/VNA/CVN