Tour d'Italie : Isaac del Toro contre-attaque, crève-coeur pour Bardet

La réponse d'un champion en devenir : Isaac del Toro, fragilisé la veille, a contre-attaqué mercredi 28 mai à Bormio pour remporter la 17e étape du Tour d'Italie devant Romain Bardet et Richard Carapaz et conforter son maillot rose de leader.

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Le Mexicain Isaac Del Toro de l'UAE Team Emirates franchi la ligne d'arrivée de la 17e étape du Giro le 28 mai à Bormio en Italie.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est la première victoire dans un grand Tour pour le jeune Mexicain. Et il l'a conquise avec style, prenant tous les risques dans la descente vers l'arrivée pour signer son triomphe d'une révérence théâtrale à la Pogacar, dans les pas duquel il marche de plus en plus résolument, à l'âge de 21 ans.

"Cette révérence était une manière de remercier tous ceux qui m'encouragent. Je ne sais pas pourquoi ils le font autant, je ne me sens pas vraiment spécial", a expliqué "El Torito" qui possède un potentiel manifeste pour devenir la prochaine star de son sport.

Sa façon de courir y contribue et mercredi le puncheur-grimpeur drapé de rose a dynamité la fin d'étape. D'abord en accélérant au sommet de la dernière bosse pour revenir avec Carapaz sur Bardet, l'ultime rescapé de l'échappée matinale qui avait lui-même attaqué dans le final, à environ cinq kilomètres de l'arrivée.

Ensuite en faisant la différence dans le toboggan sinueux et technique menant jusqu'à la ligne face à deux des plus grands descendeurs du peloton.

"Je ne me suis pas affolé"

"Il a viré comme un criminel", dira Bardet après avoir échoué, comme Carapaz, à quatre secondes du phénomène d'UAE.

"J'étais le plus rapide dans ces virages mais je veux pas passer pour arrogant non plus, j'ai juste essayé d'aller au plus vite", a commenté Del Toro qui devient le plus jeune coureur à porter le maillot rose pendant au moins neuf jours depuis Fausto Coppi en 1940.

Le Mexicain Isaac Del Toro en maillot blanc sur la première marche du podium.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au classement général, il devance désormais Carapaz, son nouveau dauphin, de 41 secondes et le Britannique Simon Yates, quatrième de l'étape, de 51 secondes.

Il reste encore quatre étapes avant l'arrivée finale dimanche 1er juin à Rome, dont deux de montagne vendredi 30 mai et samedi 31 mai.

La joie dans le camp UAE a été intense au lendemain d'une journée catastrophique où le leader désigné au départ, l'Espagnol Juan Ayuso, avait tout perdu avant de lâcher de nouveau rapidement mercredi.

Del Toro lui-même avait affiché des signes de faiblesse. Et mercredi 28 mai, il a encore connu un moment de flottement lorsque Carapaz a accéléré dans le Mortirolo.

"Mais je ne me suis pas affolé et j'ai géré l'écart pour recoller dans la descente", a-t-il souligné, avant de décrire son apprentissage express dans ce premier Giro pour lui.

Bardet battu mais "fier"

"Hier, j'ai appris qu'il ne fallait jamais lâcher dans ce sport qui est si dur. Ce qui m'est arrivé est normal dans le cyclisme. Aujourd'hui, ce n'était pas plus facile mais j'avais une meilleure attitude. J'ai décidé que je n'abandonnerai jamais, que j'allais toujours tenter, que je n'avais rien à perdre."

Le Français Romain Bardet à l'arrivée de la 17e étape du Giro à Bormio.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais la victoire de Del Toro est aussi un crève-cœur pour Bardet qui va prendre sa retraite dans deux semaines à l'âge de 34 ans et qui veut sur ce Giro devenir le 113e coureur de l'histoire à avoir gagné dans les trois grands Tours.

"Comme souvent sur le Giro. C'est ma quatrième deuxième place en quatre participations", a soupiré le grimpeur auvergnat qui n'avait pour autant "aucun regret".

"J'ai couru intelligemment. J'ai fait le maximum."

Et c'est vrai qu'il a tout bien fait en passant à l'offensive à dix kilomètres du but pour disperser ce qui restait de son groupe d'échappée fort de huit coureurs.

Si Del Toro n'avait alors pas décidé d'aller chercher l'étape, la victoire aurait sans doute été pour lui.

"C'est dommage car j'avais tout mis en place pour gagner mais on ne contrôle pas le comportement des autres équipes. Je suis fier de cette dernière apparition sur un grand Tour", a insisté le vétéran français.

AFP/VNA/CVN

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