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Le Slovaque Peter Sagan remporte au sprint la 5e étape du Tour de France, le 10 juillet à Colmar. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Julian Alaphilippe, le porteur du maillot jaune, a passé "une belle journée". "Mais ce n'était pas si facile", a ajouté aussitôt le Français à propos de cette étape de moyenne montagne de 175,5 km, la première dans le massif des Vosges.
À l'arrivée, c'est un peloton de quelque 80 coureurs, privé des purs sprinteurs, qui s'est disputé la victoire. Au profit de l'inévitable Sagan, très nettement devant le Belge Wout Van Aert et l'Italien Matteo Trentin sur la ligne. Même si Van Aert, parti trop tard, s'est montré cette fois le plus véloce (68,3km/h) dans le sprint.
Crédité de trois victoires seulement en 2019, sans aucune classique à se mettre sous la dent, Sagan s'est remis sur la bonne trajectoire après une année mouvementée dans sa vie privée (divorce). Dans le Tour, le leader slovaque de l'équipe Bora a repris ses habitudes, à savoir le maillot vert du classement par points qu'il a endossé pour la... 109e fois.
Âgé de 29 ans et trois fois champion du monde (2015 à 2017), Sagan en est bien l'inamovible titulaire depuis ses débuts dans la Grande Boucle en 2012. Hormis une seule fois, en 2017 (exclusion par le jury pour sprint irrégulier).
La promesse d'Alaphilippe
"J’ai juste besoin de courir avec passion, et ensuite les victoires suivent. Il fallait être patient", a déclaré Sagan, qui a remercié comme toujours ses équipiers. "Ils ont fait un super travail. On a contrôlé la course tout au long de la journée et on a bien fini. J'ai donné le meilleur".
Durant cette journée estivale, la première en moyenne montagne depuis le départ de Bruxelles, les favoris du Tour se sont observés. L'échappée, lancée après maintes tentatives en début de course, n'a jamais pu avoir les coudées franches.
Le Français Julian Alaphilippe toujours en jaune après la 5e étape du Tour de France, le 10 juillet à Colmar. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
L'Australien Simon Clarke, le Belge Tim Wellens, le Danois Mads Würtz et le Letton Toms Skujins ont obtenu seulement une marge de l'ordre de deux minutes.
Skujins, le dernier à résister, a été repris dans la dernière difficulté, au seuil des 20 derniers kilomètres, par un peloton mené le plus souvent par les équipiers de Matthews. Mais, à l'arrivée, l'Australien n'a pu rivaliser (7e).
Alaphilippe, 10e de l'étape, a conservé son avantage au classement général sur les favoris du Tour, qui vont se jauger sur les pentes de La Planche des Belles Filles.
"Je vais donner le maximum pour garder le maillot jaune", promet le leader de l'équipe Deceuninck.
"Il est capable de conserver le maillot", estime son cousin et entraîneur Franck Alaphilippe. "La montée est très dure mais, sur 7 kilomètres, il peut faire le match avec les meilleurs. Il a les moyens de le faire en tout cas. Mais cela va dépendre de la manière dont se courra l'étape".
Bernal et Pinot attendus
Long de 160,5 kilomètres, le parcours enchaîne les montées et les descentes dans les Vosges, pas moins de six cols ou côtes répertoriés avant l'ascension finale (7km à 8,7%). Cette année, les organisateurs ont repoussé la montée d'un kilomètre sur route très raide (jusqu'à 24%), par rapport aux trois arrivées précédentes du Tour dans la station de la Haute-Saône.
Le prodige colombien Egan Bernal est attendu sur ces pentes très sélectives. Tout comme Thibaut Pinot, pour une journée à coup sûr particulière si près de chez lui (à Mélisey).
Son directeur sportif Yvon Madiot a prévenu: "Ce sera le jardin de Thibaut, ses routes d’entraînement, c’est chez lui. Il a à cœur de faire une belle performance."
Romain Bardet, l'autre chance française au classement général, affiche une plus grande réserve, bien que le passé récent plaide pour lui. En 2017, lors de la dernière venue du Tour sur le site (victoire de Fabio Aru), il s'était situé à 4 secondes du futur vainqueur à Paris, Chris Froome.
Deux ans plus tard, le contexte a changé. Déçu par le contre-la-montre par équipes de Bruxelles (que son équipe AG2R a terminé à la 19e place), "un coup de massue", l'Auvergnat attend surtout des éclaircissements dans ce Tour qui n'en est encore qu'à sa phase initiale.
"On ne sait pas trop où on en est. On ne s'attend pas à de très gros écarts entre les favoris mais ce sera déjà important."