Tour de France : les favoris à l'épreuve des chemins blancs

Stress et inconnu au programme du Tour de France dimanche 7 juillet : sur les chemins blancs autour de Troyes, les favoris du classement général vont devoir redoubler d'attention pour éviter les pièges d'une étape inédite.

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À l’image de la course des Strade Bianche en Toscane, la neuvième étape du Tour de France devrait offrir du spectacle le 7 juillet. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il va falloir être concentré du début à la fin, ça va être un peu chaotique", anticipait déjà Tadej Pogacar à l'issue de l'étape de la veille, le maillot jaune toujours sur les épaules.

Innovation dans la Grande Boucle, les 14 secteurs de gravier blanc au programme de cette boucle Troyes-Troyes constituent en effet un traquenard de premier choix, un mini Paris-Roubaix susceptible d'envoyer en l'air tous les espoirs et ambitions sur un coup de dé, une crevaison ou une chute.

"Je ne pense pas qu'on puisse gagner le Tour sur cette étape, mais on peut le perdre", résume Remco Evenepoel, deuxième du général qui n'a que très peu d'expérience sur ce terrain, contrairement à Pogacar.

Déterminés à ne pas proposer plus de deux étapes de sprint consécutives lors des longs tunnels de plaine, les organisateurs ont déniché ces sentiers viticoles dans l'Aube (32 km sur les 199 de l'étape) pour casser la routine et "dynamiser les choses".

"Pour nous ces chemins blancs sont une grande première. Ça a existé à l'origine du Tour de France mais sur les 60 dernières années je ne pense pas", explique le traceur du Tour, Thierry Gouvenou.

"Stupidité"

Certains n'aiment pas cette nouveauté. Le patron de Visma-Lease a bike, l'équipe de Jonas Vingegaard, déplore une initiative "inutile" qui expose trop à la malchance. Il est rejoint par son homologue de Soudal-Quick Step, Patrick Lefevere, "totalement contre", qui fustige une "stupidité" capable d'anéantir "sur une crevaison tous les efforts consentis au préalable".

Proposer des itinéraires non asphaltés est une tendance en vogue dans le cyclisme, qui épouse l'essor de la pratique du "gravel", à mi-chemin entre le vélo de route et le VTT. Une course comme les Strade Bianche sur des chemins blancs en Toscane est rapidement devenue l'une des préférées des coureurs.

Et dimanche 7 juillet, le spectacle devrait aussi être au rendez-vous. "La partie du vignoble est très belle, insiste Gouvenou. Les chemins sont en montée ou en plat, il n'y a pas de partie descendante, mais ça va quand même aller vite, notamment dans le final où les six derniers secteurs s'enchaînent très vite. On se croirait sur Paris-Roubaix tellement ça enchaîne. C'est gauche-droite dans tous les sens".

Le profil de l'étape.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le terrain sied à merveille aux coureurs de classiques comme le champion du monde Mathieu van der Poel, double vainqueur de Paris-Roubaix, et Wout Van Aert quik a clairement coché cette étape.

Un terrain idéal pour Van der Poel

"Un sprinteur peut gagner, les mecs des classiques comme Van der Poel et Van Aert devraient se régaler, mais pour les leaders c'est une journée de stress. Il faut un peu de chance, une équipe solide et se battre toute la journée", ajoute Gouvenou.

Des quatre premiers au général, tous ne sont pas logés à la même enseigne.

Tadej Pogacar, toujours joueur, "aime bien" ce genre de parcours et il l'a démontré aux Strade Bianche remportés en mars après un raid solitaire de 81 km.

"J'ai fait le reco' du parcours et sais ce qui nous attend. La course peut se dérouler selon plusieurs scénarios en fonction du vent, de la météo, de ce que le peloton décide. J'aime ce genre d'étapes, même si on ne peut pas savoir à quoi s'attendre", dit le Slovène.

Ses trois rivaux offrent moins de références sur du gravier. Evenepoel a carrément sombré lors d'une étape gravel du Giro en 2021 mais il revenait alors juste de blessure. Jonas Vingegaard, qui ne court pas les classiques du printemps, avait connu une sale journée lors de l'étape des pavés sur le Tour en 2022.

Quant à Primoz Roglic, il est connu pour ne pas être le plus habile sur un vélo, comme en attestent les innombrables chutes de l'ancien sauteur à ski, venu au cyclisme sur le tard.

Départ de Troyes à 13h15 (réel à 13h35), arrivée à Troyes à 18h00 (horaire calculé sur une moyenne de 45 km/h)

AFP/VNA/CVN

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