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La Polonaise de Canyon/Sram Katarzyna Niewiadoma célèbre sa victoire sur le Tour de France à l'arrivée de la dernière étape à l'Alpe d'Huez, en France, le 18 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La troisième du classement général, la Néerlandaise Pauliena Rooijakkers, ne pointe qu'à 10 secondes de la maillot jaune, devant la Française Evita Muzic, 4e à un peu plus d'une minute : avec des écarts aussi minimes après 950 km et huit jours de courses, ce Tour 2024 s'inscrira dans l'histoire du cyclisme.
Troisième des deux éditions précédentes de la Grande Boucle féminine, Niewiadoma, 29 ans, s'est imposée au caractère au terme d'une étape alpestre "en forme de montagnes russes" dont la dramaturgie a rappelé le Tour de France masculine de 1989, quand l'Américain Greg LeMond avait renversé in extremis le Français Laurent Fignon pour huit secondes.
"C'est une grande émotion. Je suis passée par tous les états. J'ai vécu un très mauvais moment dans l'ascension du Glandon mais j'ai réussi à me reprendre", a expliqué la leader de l'équipe Canyon-SRAM Racing.
Demi Vollering, qui pointait à 1 minute 15 secondes de la maillot jaune polonaise au départ de l'étape, a joué son va-tout en attaquant à un peu plus de 50 kilomètres de l'arrivée dans l'ascension du col du Glandon, classé hors catégorie, accompagnée de sa compatriote Rooijakkers.
Mais la Néerlandaise de l'équipe SD Worx, grande favorite à sa succession au départ de l'épreuve, n'a pas été capable de creuser un écart suffisant dans l'ascension finale de l'Alpe d'Huez, où elle s'est imposée avec 1:11. d'avance sur Niewiadoma, bonifications comprises.
"Un des plus grands succès du sport polonais"
Après avoir franchi la ligne, les deux coureuses se sont effondrées en larmes, l'une de joie, l'autre de détresse.
La Polonaise Katarzyna Niewiadoma (en jaune) passe la ligne d'arrivée de la dernière étape du Tour de France, alors que la Néerlandaise Demi Vollering (en orange) est assise par terre, à l'Alpe d'Huez, en France, le 18 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Tour a basculé jeudi 15 août lors de la 5e étape, lorsque Vollering a été prise dans une chute impressionnante à 6 km de l'arrivée à Amnéville, perdant 1 min 47 sur la tête du classement.
"Je ne souhaiterai jamais de la malchance à une concurrente. Mais ce jour-là, il y a eu un fait de course qui m'a effectivement souri", a déclaré sportivement Niewiadoma, félicitée via les réseaux sociaux par le Premier ministre de son pays, Donald Tusk, qui a salué "l'un des plus grands succès du sport polonais".
Ce Tour de France a aussi souri aux coureuses locales. Evita Muzic s'est dit "déçue d'échouer au pied du podium" mais "fière" de sa prestation tandis que la Bretonne Cédrine Kerbaol (6e, 23 ans seulement), victorieuse vendredi 16 août à Morteau, s'est installée dans la cour des grandes. Une belle promesse.
Comme lors des deux précédentes éditions, le succès populaire a de nouveau été au rendez-vous avec un public nombreux aux bords des routes (150.000 spectateurs pour l'étape d'ouverture entre Rotterdam et La Haye, par exemple) et des audiences TV, certes en légère baisse en France par rapport à 2023 mais en forte augmentation à l'étranger, en Belgique et aux Pays-Bas surtout.
La prochaine édition du Tour féminin s'élancera le 26 juillet de Vannes, en Bretagne, pour un total de neuf jours de course (contre sept cette année, avec deux étapes regroupées la même journée).
On y annonce la participation de la prodige française Pauline Ferrand-Prévot, championne olympique de VTT aux Jeux de Paris, et le retour à la compétition de la Néerlandaise Anna van der Breggen, future ex-retraitée au palmarès éloquent (62 victoires dont deux titres de championne du monde sur route, une médaille d'or à Rio en 2016 et quatre Tours d'Italie).
AFP/VNA/CVN