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Le Britannique Chris Froome devant le bus de son équipe, le 4 juillet à Saint-Mars-la-Réorthe en Vendée. |
Chris Froome a été blanchi lundi 2 juillet par l'Union cycliste internationale (UCI) dans la longue procédure antidopage qui le concernait depuis plus de neuf mois. Mais l'image renvoyée n'a pas amélioré sa cote de popularité, très contrastée, auprès du public français, faisant craindre des incidents en course.
"J'appelle tous les spectateurs à protéger l'ensemble des athlètes et à respecter les décisions de justice qui sont rendues et à faire en sorte que Chris Froome puisse évoluer dans un environnement sécurisé et serein lors du prochain Tour de France comme tous les autres athlètes".
L'appel lancé mercredi 4 juillet par le président de l'UCI, le Français David Lappartient, rappelle à quel point la situation est prise au sérieux par les instances.
"Le public du Tour est un public bienveillant", avait indiqué à l'AFP le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, se voulant rassurant en début de semaine.
La présentation des équipes jeudi en début de soirée à La-Roche-sur-Yon (Vendée) sur la place Napoléon donnera un premier indicateur. Mais un accueil hostile lors de ce premier contact avec les spectateurs du Tour de France ne signifiera pas forcément une édition difficile pour Froome.
Au moment du Grand départ en 2011, l'Espagnol Alberto Contador, contrôlé positif au clenbutérol lors du Tour 2010, se trouvait dans l'attente du verdict du Tribunal arbitral du sport --qui le reconnaitra finalement coupable en février 2012.
Au Puy-du-Fou (Vendée), le "Pistolero" avait été copieusement hué, au milieu de l'arène lors d'un spectacle prévu pour la présentation des coureurs. Mais par la suite, le Tour s'était déroulé sans incident de sécurité pour l'Espagnol dans les étapes de montagne.
Sécurité vue de façon globale
Pour Froome, l'histoire avec le public français est toutefois bien plus compliquée. L'édition 2015, du point de vue de la sécurité, avait été la plus houleuse. Le coureur d'origine kényane avait affirmé avoir été victime de jet d'urine de la part d'un spectateur, et des images montraient un spectateur lui crachant au visage dans une étape de montagne.
"Les dispositifs des forces de l'ordre sont rarement conçus pour un cas particulier, même pour une visite présidentielle. La manoeuvre est toujours globale", précise le commandant Gabriel Lothe, officier de liaison de la gendarmerie sur le Tour de France.
"Si on focalise trop sur quelque chose, on passera à côté d'autres choses. Le cas Froome s'envisage dans cette réponse globale. Il y a aussi les spectateurs, il y a tous les autres coureurs. Il faut englober tout le monde dans cette sécurité, Froome comme les autres", ajoute-t-il.
Sur l'ensemble du Tour, ce sont quelque 29.000 personnes qui seront en charge du service d'ordre, dont 23.000 policiers et gendarmes. "L'échelon course, dans lequel se trouve Froome, est largement protégé", estime le commandant Lothe.
TDF 2018 : la sécurité sur le Tour. |
Mais avec près de 12 millions de spectateurs le long des routes du Tour, difficile de parer à tous types d'incident. "Quand vous sécurisez un stade, une fois que vous tenez sept ou huit points de passage obligés, vous tenez l'enceinte. Sur 200 kilomètres linéaires, la difficulté c'est de tenir des milliers de points potentiels", précisé l'officier de liaison.
Les étapes en montagne constituent un gros risque pour Froome. Les barrières mises en place dans les derniers kilomètres doivent permettre de contenir la foule. "L'Alpe d'Huez on sera au-delà de 3,5 à 4 kilomètres" de l'arrivée, détaille Pierre-Yves Thouault, en charge de la sécurité chez ASO, organisateur de la Grande Boucle.
Les incidents graves portant atteinte à la sécurité des coureurs du Tour de France sont toutefois assez rares, le plus marquant restant le coup de poing reçu par le Belge Eddy Merckx dans la montée du Puy de Dôme, le 11 juillet 1975.
AFP/VNA/CVN