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Le Français Romain Bardet lors de la 19e étape du Tour de France, le 21 juillet entre Embrun et Salon-de-Provence. |
Sur quelle marche montera le champion français ? Deuxième l'an passé à Paris, l'Auvergnat occupe la même position avant les 22,5 kilomètres du second contre-la-montre du Tour. À 23 secondes de Froome, le Britannique lancé vers un quatrième succès, mais avec 6 secondes d'avance sur Uran, l'indéchiffrable Colombien.
"Il n'y a pas à réfléchir. Il faut aller à fond, ne pas se poser de question", annonce Bardet qui attend "un combat loyal, d'homme à homme". "La course est loin d'être finie", concède Froome, prudent. "Je vais traiter ce contre-la-montre comme tous ceux que j'ai couru par le passé. Je ne vais pas y aller pour prendre des risques inconsidérés".
Le favori prévoit de faire comme à Düsseldorf, lors du contre-la-montre d'ouverture du Tour le 1er juillet. En Allemagne, Froome avait précédé Bardet de 39 secondes et Uran de 51 secondes. Mais la distance était sensiblement plus courte (14 km contre 22,5 km à Marseille), la route glissante en raison de la pluie et la combinaison portée par le Britannique, avec des éléments aérodynamiques contestés par d'autres équipes, lui offrait sans doute un avantage supplémentaire.
Les chiffres pour Froome
À Marseille, Froome aura l'obligation de porter la combinaison réservée au maillot jaune par les organisateurs. Il aura aussi et surtout à franchir la côte de la Bonne Mère, la route qui mène à Notre-Dame de la Garde sur un raidillon de 1200 mètres et à négocier la descente pour retrouver les avenues plates menant au stade Vélodrome.
Préparatifs le 21 juillet, au Stade Vélodrome à Marseille pour la 20e étape du Tour de France. |
Ce parcours, plus sélectif qu'à Düsseldorf, laisse un (très) mince espoir à Bardet, dont l'équipe AG2R La Mondiale veut croire en la possibilité d'un exploit. "Romain récupère très bien, il est toujours meilleur en fin de Tour", assure le manager Vincent Lavenu. Les chiffres parlent en faveur de Froome, deux fois sur le podium des JO dans le contre-la-montre (bronze à Londres et à Rio). Et surtout vainqueur à deux reprises d'un "chrono" du Tour, à Chorges en 2013 et à Megève l'an passé.
La logique porterait même à placer Bardet derrière Uran, séparé du Français par un écart de 6 secondes seulement. Dans sa carrière, l'inconstant Colombien a d'ailleurs déjà gagné un contre-la-montre dans un grand tour (Giro 2014), sur un parcours accidenté.
Classements à l'issue de la 19e étape du Tour de France |
"C'est 'Rigo' qui est la plus grande menace dans le chrono", confirme Froome. "Des coureurs du classement général, il est le plus fort... après moi".
Autant dire que, sauf catastrophe pour le Britannique, le retard de 29 secondes à combler pour Uran risque de s'avérer insurmontable pour que le Colombien soit le premier coureur de son pays à gagner le Tour. Mais une deuxième place le rapprocherait de son cadet Nairo Quintana, déjà deux fois deuxième du Tour derrière Froome (2013 et 2015).
"C'est le contre-la-montre le plus important que j'ai jamais disputé alors que j'arrive au dernier jour si près de la victoire", affirme Uran. "Il faut toujours espérer jusqu'à la fin, aller toujours au bout."
Boasson Hagen revient
À Salon-de-Provence, la ville de Nostradamus, qui multiplia les prophéties au XVIe siècle, le Tour s'est donc surtout projeté vers le second "chrono" de cette édition, dans tous les esprits. Dans l'étape menant des Alpes à la plaine provençale, la plus longue de l'épreuve (222,5 km), les coureurs du classement général n'ont eu qu'à tourner les jambes.
L'échappée de 20 coureurs formée après 35 kilomètres a ouvert la route à travers la Haute-Provence, sans être poursuivie par le peloton qui a rallié l'arrivée avec plus de douze minutes de retard sur Boasson Hagen.
Le Norvégien a été récompensé de sa prise de risque et de sa lucidité. En prenant une meilleure trajectoire dans un rond-point à 3 kilomètres de l'arrivée, il a surpris ses compagnons d'échappée et a précédé de 5 secondes l'Allemand Niklas Arndt et de 17 secondes le petit groupe de poursuivants.
Boasson Hagen (30 ans) a enlevé son premier succès dans le Tour 2017. À Nuits-Saint-Georges, il s'était incliné pour moins de 6 millimètres face à l'Allemand Marcel Kittel dans la 7e étape.
Celui qui était comparé à ses débuts au grand Eddy Merckx n'avait plus gagné dans le Tour depuis ses deux succès d'étape de l'édition 2011. Le Norvégien, de naturel taiseux, portait alors le maillot de l'équipe Sky.