>>Escrime : Yannick Borel reste le maître en Europe et vise le titre mondial
Le sabreur français Vincent Anstett (gauche) lors des Mondiaux d'escrime à Leipzig, le 21 juillet. |
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Vincent Anstett est venu compléter la belle performance française, avec son premier podium mondial individuel, également en bronze au sabre. Le tout sous les yeux du président du Comité international olympique, l'Allemand Thomas Bach, ancien escrimeur champion olympique en 1976.
Petit signe du destin, la dernière fleurettiste française sur un podium aux Mondiaux, c'était Adeline Wuillème en 2005 à... Leipzig, alors que pour retrouver trace d'un sabreur sur la "boîte", il faut remonter à 2002 et Julien Pillet, en argent à Lisbonne. Thibus et l'escrime, c'est une histoire qui a commencé un peu par hasard, en "mode observatrice". "C'était pour mon frère. Il y avait une initiation et ils m'ont dit d'essayer."
Immédiatement, le courant est passé. "En quelques minutes, je savais que c'était ce que je voulais faire", affirme-t-elle, alors qu'elle s'était jusque-là plutôt consacrée à la danse. "Je devais faire un choix, mais j'ai quand même continuer la danse jusqu'à 12-13 ans", précise-t-elle. Obligée de quitter la Guadeloupe pour la métropole et intégrer le Creps, elle obtient rapidement des résultats plus que probants. En 2013, elle monte sur son premier podium individuel, lors des Championnats d'Europe à Zagreb.
Puis viennent certaines déceptions, alors que sa progression quasi linéaire pouvait la propulser sur le podium olympique à Rio : une défaite en quart de finale à Moscou en 2015 aux Mondiaux d'une touche contre l'Américaine Nzingha Prescod et un quart perdu (15-13) contre la Russe Aïda Shanaeva à Rio en 2016 alors qu'elle menait 13-12.
«Franchir un cap»
Visiblement, la leçon a été retenue. "Ce sont des choses qui m'ont servi quand Anne Sauer commençait à remonter en quart. Je suis restée solide dan ma tête", a-t-elle expliqué après sa défaite en demies contre l'Italienne Alice Volpi. La Transalpine a laissé le titre à la Russie Inna Deriglazova, qui voit triple après l'or mondial 2015 et le titre olympique à Rio.
La fleurettiste française Ysaora Thibus, lors des Mondiaux d'escrime à Leipzig le 21 juillet. |
"Je suis allée la chercher aujourd'hui et oui, je suis émue. Je voulais franchir un cap, aujourd'hui je voulais la médaille". Si Thibus a été précoce dans son évolution au plus haut niveau, Anstett aura mis plus de temps à éclore, car il a dû longtemps jongler entre son travail et l'escrime, avant de basculer presque exclusivement sur le sabre en 2014.
Le basculement se produit en 2015, avec des victoires en Coupe du monde et une troisième place mondiale avant les Jeux de Rio, qu'il quittera frustré par un quart de finale accessible contre l'Iranien Mojtaba Abedini. Vendredi 21 juillet, il a cédé en demi-finale contre le Hongrois Andras Szatmari, qui s'est paré d'or un peu plus tard en battant le Sud-Coréen Gu Bon-gil en finale (15-11).
"Je suis fier de cette première médaille mondiale. Ça récompense le travail sur de nombreuses années", s'est félicité Anstett, alors qu'il avait décroché sa première médaille mondiale par équipes, en bronze en 2005. Fan de football - il a travaillé entre 2010 et 2012 au sein de la Fédération française de football - et supporteur depuis toujours du Racing club de Strasbourg, l'Alsacien de 35 ans voudra continuer sur cette dynamique par équipes lundi 24 juillet.
Samedi 22 juillet, l'escrime française envoie sur la piste ses deux meilleures armes cette saison, le sabre féminin et l'épée masculine. Qui vont devoir suivre la voie tracée par Thibus et Anstett.