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L'Allemand Marcel Kittel, vainqueur de sa 4e étape du Tour de France, le 11 juillet, à Bergerac |
À deux jours des Pyrénées, le Britannique Chris Froome a gardé le maillot jaune de leader après ce qu'il a qualifiée de journée "plus tranquille, sans beaucoup de vent et sans stress". Plusieurs longueurs. L'écart qui a séparé Kittel de son compatriote John Degenkolb n'a laissé place cette fois à aucun doute. Rien à voir avec la marge incroyablement étroite de 0,0003 seconde qui lui avait donné la victoire, vendredi 7 juillet, face au Norvégien Edvald Boasson Hagen.
Kittel a porté à 13 son total de victoires d'étape dans le Tour, le plus élevé pour un coureur allemand toutes générations confondues. Le record était détenu jusqu'à cette édition du Tour par Erik Zabel, la référence du sprint allemand qui a ramené à Paris six maillots verts entre 1996 et 2001.
Dans la course au maillot vert, Kittel a conforté sa position en tête. L'exclusion du champion du monde, le Slovaque Peter Sagan, qui en était l'immuable détenteur depuis 2012, puis l'abandon du champion de France Arnaud Démare, lui ont ouvert la route. À condition de franchir la montagne et rallier les Champs-Elysées. L'Allemand de l'équipe Quick Step a égalé le score de son coéquipier colombien Fernando Gaviria dans le Giro. Il a signé la 39e victoire de son équipe cette saison et a fait d'ores et déjà aussi bien qu'en 2013 et 2014, ses deux années les plus prolifiques dans le Tour.
Le plus fort au sprint
Marcel Kittel sur le podium après de son 4e succès depuis le départ du Tour de France, mardi 11 juillet à Bergerac. Photo : AFP/VNA/CVN |
Il lui reste d'autres occasions d'améliorer son bilan puisque quatre étapes sont encore à portée des sprinteurs (Pau, Romans-sur-Isère, Salon-de-Provence, Paris). Surtout en l'absence de rivaux tels que Sagan et Démare, mais aussi le Britannique Mark Cavendish (chute et abandon 4e étape).
L'Allemand s'était déjà montré le plus rapide à Liège (2e étape), Troyes (6e étape) et Nuits-Saint-Georges (7e étape). "C'est lui le plus fort au sprint sur ce Tour de France. Il en a remporté quatre sur cinq, il n'y a pas grand chose à faire", a reconnu le Français Nacer Bouhanni, sixième de l'étape. Sans baisser les bras pour autant: "J'espère trouver l'ouverture. Pourquoi pas demain (mercredi)". Dans cette étape de 178 kilomètres, mariant les coureurs du Périgord (blanc au départ, noir ensuite, pourpre à l'arrivée), l'échappée a réuni cette fois deux Français, tous deux néophytes dans le Tour: Yoann Offredo, déjà en tête lors du deuxième jour sur la route de Liège, et Elie Gesbert, le benjamin du plateau à 22 ans, se sont échappés dès la sortie de Périgueux.
Strict contrôle des Quick-Step
Le peloton leur a accordé une avance plafonnée à cinq minutes et demie avant de moduler la poursuite. Les formations les plus actives ont été les Lotto de Greipel et les Quick-Step de Kittel, aidées par les Bora de Bennett et les Katusha de Kristoff. Le duo a parfaitement collaboré mais a été logiquement repris à 7 kilomètres de la ligne.
"On s'est bien entendu toute la journée et on a roulé en gardant nos forces en vue des derniers kilomètres. Il fallait essayer", a raconté Gesbert. Offredo a confirmé: "Nous n'avons pas de sprinteur dans l'équipe. Cela vaut la peine. Beaucoup d'équipes peuvent faire la même chose". Mais aucune ne s'est risquée à l'aventure sur les routes de Dordogne, traversant des paysages très touristiques, en raison aussi du strict contrôle de l'équipe de Kittel.
"Quand Sylvain Chavanel a essayé, on a sauté dans sa roue", s'est amusé
l'ex-champion du monde, le Belge Philippe Gilbert. Mercredi, les sprinteurs devraient encore disposer d'une nouvelle chance au terme de la 11e étape entre Eymet et Pau. Mais la longueur du parcours (203,5 km) et la supériorité de Kittel laissent une ouverture supplémentaire aux baroudeurs.
AFP/VNA/CVN