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Les Toulousains avec le Bouclier de Brennus lors de la victoire en finale de Top 14 le 15 juin. |
Voilà l'ère Guy Novès définitivement tournée, avec le premier titre depuis le départ de l'emblématique manager, en 2015.
Deux ans plus tard, le club le plus titre de l'Hexagone touchait le fond, absent de la phase finale pour la première fois depuis... 1976.
Il renaît de ses cendres au Stade de France, point d'orgue d'une saison parfaite, où il a survolé la saison régulière, terminée 15 points devant Clermont, après avoir établi un record d'invincibilité (14 matches entre octobre et avril), de points de classement (98) et d'essais (102).
"La saison, même si on ne gagnait pas le titre, était incroyable. Mais on ne pouvait pas finir sans ce Bouclier, ça aurait été un gâchis énorme de ne rien ramener", a estimé le centre Sofiane Guitoune.
"En début de saison, oui, on se dit qu'on peut aller au bout. On fait une année complète, avec des records à droite et à gauche, je pense que c'est mérité pour nous cette année", a embrayé l'ouvreur Thomas Ramos.
Et comme lors de l'époque Novès (1994, 1999, 2001 et 2008), présent en tribunes samedi 15 juin, il a battu en finale l'ASM, qui devra repasser pour garnir son armoire à trophée d'un troisième Bouclier de Brennus, après 2010 et 2017. Et d'un deuxième titre cette saison après le Challenge européen conquis le 10 mai contre La Rochelle (36-16).
Au passage, c'est la première fois depuis 2014 et Toulon que le leader de la saison régulière est sacré champion. Un beau champion, qui a reconquis son trône en misant sur la stabilité, puisque l'entraîneur en chef Ugo Mola est resté en poste après le fiasco de 2017.
Mola, triple champion de France comme joueur avec le Stade Toulousain (1944, 1995 et 1996), a, aidé par ses adjoints et l'ensemble du club, dont le président Didier Lacroix (arrivé en 2017), redressé le bateau en prenant le virage d'un jeu de mouvement, assis sur la formation et un paquet d'avants de nouveau féroce. Comme aux plus belles heures de Novès (1993-2015).
Décision litigieuse
L'essai qui a permis aux Rouge et Noir de faire le trou samedi 15 juin est d'ailleurs un condensé de ce Toulouse aux facettes multiples: charge d'Antoine Dupont, plein de gaz pendant toute la rencontre, relayé par ses avants, avant que le ballon ne soit écarté pour aboutir, en bout de ligne et après des passes dans le bon tempo, à Yoann Huget (55e, 21-12).
L'action est partie d'une touche perdue par Clermont devant sa ligne, Judicaël Cancoriet ne contrôlant pas le ballon.
Illustration des errances en touche des Auvergnats samedi 15 juin, qui ont dû jouer quasiment tout le match sans leurs deux meilleurs sauteurs: Arthur Iturria s'est blessé à la cuisse gauche à l'échauffement, remplacé par... Cancoriet, alors qu'Alexandre Lapandry a été victime à la demi-heure de jeu d'une commotion cérébrale.
Clermont devrait également pester contre une décision de l'arbitre, Jérôme Garcès, qui a simplement sanctionné d'un carton jaune l'arrière toulousain Cheslin Kolbe pour un plaquage sans ballon sur Peceli Yato. À une dizaine de mètres de son en-but et alors que le Fidjien, sans ce geste, semblait bien parti pour aplatir (33e).
Clermont maladroit et étouffé
Avec un essai de pénalité, l'ASM aurait pris les commandes. Au lieu de ça, elle a viré en retard à la pause (11-9).
"Je ne comprends pas pourquoi (il n'y a) pas essai de pénalité, car il n'y a pas de défenseur (derrière). La règle, il me semble est celle-là. Ça nous aurait fait passer deux points devant, ça aurait été peut-être un autre scénario, mentalement, mais ça fait partie du jeu, ce sont des décisions", a commenté le directeur sportif clermontois, Franck Azéma, regrettant aussi que son équipe n'aie pas produit son "meilleur match de la saison".
Car Clermont pourra aussi regretter ses maladresses et son imprécision, qui ne lui ont pas permis de marquer autrement que par six pénalités.
Clermont a été étouffé par la défense toulousaine au cours d'une finale plutôt décevante en terme de jeu entre les deux meilleures équipes et attaques de la saison. Loin, enjeu oblige, de l'orgie d'essais produite en avril au Stadium entre les deux formations (47-44 pour Toulouse).
À la mi-temps, le Stade Toulousain avait ainsi franchi à trois reprises, contre une seule pour l'ASM. Mais avait trouvé la faille par un essai de Huget, déjà (28e, 11-6), après une charge de Dupont, déjà également.
Huget l'ancien, Dupont la jeune pépite, deux symboles de ce Stade Toulousain de retour au firmament après sept ans de galère.