Théâtre rénové et cirque, une association audacieuse

S’inspirant d’une légende très populaire du Vietnam, la pièce Cây gây thân apporte une nouvelle expérience aux spectateurs hanoïens grâce à une mise en scène originale associant deux arts encore jamais réunis jusqu’à aujourd’hui : théâtre rénové et cirque.

>>Théâtre rénové et cirque, une alliance innovante

Les deux acteurs principaux se placent sur une corde en chantant.
Photo : DTriêt/CVN

Après trois mois de répétition, la pièce Cây gây thân (Le bâton magique), réalisée par la Fédération du cirque et le Théâtre de cai luong (théâtre rénové) du Vietnam, a officiellement donné ses premières représentations début décembre au Cirque central à Hanoï. Elle a retenu l’attention de l’opinion publique dès les prémices de sa préparation du fait de l’association unique du cai luong et du cirque.

Cây gây thân s’inspire de la légende de l’amour intemporel entre Chu Dông Tu et la princesse Tiên Dung. Chu Dông Tu habitait une petite cabane avec son père dans la commune de Da Trach (actuelle province de Hung Yên) et pêchait tous les jours pour se nourrir. Mais un grand malheur les frappa, brûlant leur maison et ne leur laissant qu’un seul pagne. Chu Dông Tu et son père durent alors porter pour habit ce seul chiffon. Après la mort de son père, Chu Dông Tu l’utilisa pour draper son corps et l’enterra avec honneur. Sans vêtement, ce pauvre garçon devait pêcher tout nu. Pendant la journée, il vendait ses prises aux villageois qui passaient le long de la rivière, en s’ensevelissant sous le sable.

Un jour, la flotte de navires de la princesse Tiên Dung, fille du 18e roi Hùng, passa devant la commune de Da Trach. Éprise par la beauté du paysage, la princesse ordonna à ses servantes de dresser une tente dans laquelle elle prendrait un bain. L’eau coula à flot sur le sable, dévoilant un corps d’homme. L’histoire du jeune homme orphelin émut profondément la princesse d’autant plus qu’elle se persuada que cette rencontre inopinée était le fruit du destin. Mais leur mariage ne fut pas accepté par le roi. Alors, Chu Dông Tu et Tiên Dung décidèrent de vivre ensemble dans la pauvreté.

Un jour, le couple rencontra un homme étrange qui leur apprit la pratique de la magie. Après être parvenu à la plénitude de l’illumination, Chu Dông Tu et la princesse Tiên Dung s’envolèrent vers les cieux et devinrent des saints.

Chanter en réalisant des acrobaties

La pièce "Cây gây thân" s’inspire de la légende relatant l’amour entre Chu Dông Tu et la princesse Tiên Dung.
Photo : RXTW/CVN

La pièce met en avant des scènes spectaculaires où les artistes lévitent au-dessus de la scène en chantant. Les acteurs secondaires séduisent également les spectateurs par des acrobaties avec sangles, cordes et des techniques d’équilibrisme.

La musique originale rend l’œuvre plus amusante et plus dynamique. Sans oublier les tours de passe-passe, de jonglage et les scènes avec des animaux de cirque. La pièce est le fruit de trois mois de travail intense d’une centaine d’artistes du Théâtre de cai luong et de la Fédération du cirque du Vietnam, surmontant toutes les difficultés inhérentes à l’association d’un chant folklorique et des arts du cirque. Bien que la pièce se déroule dans un espace réservé uniquement au cirque, elle ne perd pas les caractéristiques d’un spectacle de théâtre authentique, connaissant suspenses et intrigues.

L’artiste Luu Phuc est convaincu que c’est une bonne synergie et que les deux arts en ressortent valorisés. "Cette association rend la scène plus attractive. Les acrobaties contribuent à impressionner les spectateurs et à les rapprocher du théâtre rénové. Il s’agit également d’une tendance internationale actuelle qui consiste à sensibiliser les spectateurs à travers des montages réalistes”, souligne-t-il.

Malgré ses atouts, l’œuvre contient quelques points faibles dans sa réalisation, comme la qualité moyenne des effets de lumière et du son. Mais dans le contexte où l’art folklorique et le théâtre font l’objet de moins en moins de considération de la part du public, de tels efforts d’innovation et de valorisation méritent d’être soutenus.

S’inscrivant dans le cadre du projet de théâtre "Huyên su Viêt" (L’histoire mystérieuse du Vietnam), Cây gây thân est la première autorisée par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme. Selon l’"Artiste du Peuple" Triêu Trung Kiên, directeur par intérim du Théâtre de cai luong du Vietnam, après sa première représentation donnée début décembre au Cirque central à Hanoï, la pièce aura lieu régulièrement tous les week-ends jusqu’à la mi-janvier 2021. En outre, des mises en scène adaptées à diverses salles sont déjà établies pour présenter l’œuvre dans d’autres localités du pays.

Mai Quynh/CVN

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