Tennis : Federer-Nadal, le duel du siècle

Pendant quinze ans, Roger Federer et Rafael Nadal ont écrit le feuilleton le plus passionnant de l'histoire du tennis, un duel entre deux joueurs aux styles totalement opposés que l'Espagnol a dominé grâce à sa suprématie sur terre battue.

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Le joueur suisse Roger Federer (droite), vainqueur de l'Espagnol Rafael Nadal en demi-finale de Wimbledon, le 12 juillet 2019 à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Nadal est l'incontestable vainqueur aux points (24-16) de ce combat du siècle en 40 rounds qui s'est étendu de 2004, lorsque le tout jeune Majorquin, âgé de 17 ans, a créé la surprise en battant le nouveau numéro un mondial, de cinq ans plus âgé, à la demi-finale de Wimbledon gagnée par Federer en 2019.

Son point d'orgue a été la finale de 2008 sur l'herbe anglaise, quand Nadal, battu l'année précédente dans un match déjà mémorable, a détrôné le quintuple tenant du titre à la nuit tombante après presque cinq heures d'un tennis de rêve des deux côtés. Cette rencontre est la plus célèbre de l'histoire du tennis avec le Borg-McEnroe de 1980, au même endroit.

Il y a eu d'autres sommets, comme la finale de l'Open d'Australie 2009 à l'issue de laquelle le Suisse, vaincu, n'a pu retenir ses larmes, ou celle qu'il a remportée huit ans plus tard, signant un époustouflant retour au premier plan en Grand Chelem après six ans de disette.

Les chiffres pour Nadal

Nadal a eu le dessus dans les finales de Grands Chelems (6 à 3), dans les matches disputés dans ces Majeurs quel que soit le tour (10-4) et aussi dans les finales tous tournois confondus (14-10). Ce bilan s'explique par sa supériorité écrasante sur l'ocre : 14 victoires à 2, dont 4 en finale de Roland-Garros. Federer est en revanche en tête sur herbe (3-1) et sur dur (10-9) mais pas sur dur en extérieur (8-6 pour Nadal).

Rafael Nadal (droite) félicité par Roger Federer après leur finale épique à Wimbledon, le 6 juillet 2008.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'affiche Nadal-Federer, vue neuf fois en finales de Grand Chelem, a été la plus fréquente de l'histoire à ce niveau, rattrapée par la Nadal-Djokovic et devant les sept Djokovic-Murray neuf fois en finale de Grand Chelem, a été la plus fréquente de l'histoire à ce niveau, rattrapée par la Nadal-Djokovic et devant les sept Djokovic-Murray.

Ce n'est pas le nombre mais l'opposition des styles, comme lors des quatre Borg-McEnroe, qui a enthousiasmé le public : légèreté et offensive côté suisse, puissance et défense côté espagnol, même si évidemment Federer avait aussi d'excellentes jambes et Nadal des coups d'attaque dévastateurs, surtout en coup droit.

Le Majorquin a adopté une tactique simple pour mettre en échec les assauts du Suisse : pilonner son revers, son coup le moins fort, avec de grands coups droits liftés de gaucher. "Avec Federer, la seule chose à faire est de ne pas lâcher son revers, l'obliger à frapper la balle haut, la raquette à hauteur du cou, le mettre sous pression, le miner, chercher ainsi la faille et miner son moral", explique-t-il dans son autobiographie ("Rafa").

Rivaux mais amis

Federer a fini par trouver la parade, à la fin de sa carrière, et a réduit l'écart au bilan total en gagnant leurs sept derniers duels hors terre battue. En revanche sur l'ocre, il a oscillé entre plusieurs variantes de sa stratégie offensive sans jamais aboutir. C'est en 2009, quand Nadal, blessé au genou, avait été éliminé prématurément qu'il a réussi à gagner son seul Roland-Garros.

Le joueur suisse Roger Federer (gauche) félicite l'Espagnol Rafael Nadal, après leur demi-finale à Roland-Garros, le 3 juin 2005 à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au fil des saisons, Nadal a fait évoluer sa panoplie, lui ajoutant un service efficace sur herbe et sur dur et un revers (à deux mains) redoutable pour bousculer son rival sur toutes les surfaces.

Les deux champions ont été l'un pour l'autre (et Novak Djokovic pour les deux) le principal obstacle à une domination totale sur le circuit. Pourtant, il n'y a jamais eu la moindre animosité, mais au contraire une amitié jamais démentie entre ses deux hommes qui se sont invités l'un chez l'autre et ont participé ensemble à des événements de promotion comme la "bataille des surfaces" (un côté en terre battue et l'autre en gazon) en 2007.

L'Espagnol en particulier n'a jamais caché son admiration pour son rival. Admettant dans son livre "un décalage de talent" avec le Suisse, il se disait "sidéré par la qualité de son jeu" et avouait qu'il "n'en revenait pas d'avoir réussi à le battre", en partie parce que "Federer n'était pas tout à fait Federer quand il jouait contre (lui)".

Et à l'annonce de la retraite de son adversaire préféré, en septembre dernier, Nadal avait évoqué le "cycle normal de la vie".

"Cette fois, avait-il ajouté, c'est notre tour et là, c'est probablement l'un des joueurs les plus importants, si ce n'est le plus important, de l'histoire de ce sport qui s'en va. Et, c'est vrai, quand le premier d'entre nous part, dans la tête il y a un truc qui vous manque."

Le Suisse a lui souligné que c'était Nadal, un joueur "qui a des coups que personne d'autre n'a", qui l'avait poussé à remettre en question son jeu pour devenir un plus grand champion encore.

De ce duel titanesque, il restera l'image des deux hommes en pleurs, se tenant la main à l'issue de l'ultime match de Federer en septembre 2022 : un double partagé avec Nadal en Laver Cup.

AFP/VNA/CVN

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