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L'Allemand Pascal Ackermann remporte au sprint la 11e étape du Giro, le 17 mai à Tortone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Habitués à la souffrance, leur pain quotidien dans un sport souvent impitoyable, les coureurs sont servis sur ce Giro. Sous une météo exécrable, la 106e édition s'est transformée en hôpital de campagne ambulant qui se remplit jour après jour, au fil des maladies et des accidents.
Alors qu'on arrive seulement à mi-course, 36 coureurs ont déjà dû abandonner. Vu l'état du peloton, dans lequel de nombreux coureurs sont victimes du COVID ou de problèmes gastriques, on s'oriente vers un record d'abstention à l'arrivée à Rome le 28 mai.
Particulièrement affûtée depuis le début de la course, l'épée du COVID-19 s'est abattue mercredi 17 mai sur la pauvre équipe Soudal-Quick Step qui, après l'abandon de son leader Remco Evenepoel dimanche 14 mai, a enregistré quatre nouveaux cas positifs.
Les Italiens Andrea Vendrame (AG2R-Citroën) et Stefano Gandin (Corratec) ont également dû renoncer. Toutes équipes confondues, quinze coureurs ont dû plier bagage depuis le départ du Giro le 6 mai à cause de la résurgence du virus.
"L'ambiance au sein de l'équipe est en-dessous de zéro. Il n'y a plus que trois coureurs à table, c'est vraiment triste", a commenté l'un des rescapés de Soudal-Quick Step, Pieter Serry, dépité et pour lequel la fin du Giro s'annonce interminable.
Une autre équipe a laissé des plumes mercredi 17 mai : Ineos. La formation britannique portait pourtant beau au départ de l'étape à Camaiore, avec pas moins de cinq coureurs dans les onze premiers du général, dont le maillot rose Geraint Thomas.
Geoghegan Hart en ambulance
Épargnée jusque-là, son équipe a failli tout perdre d'un coup lorsque, dans un virage à 68 km de l'arrivée, Alessandro Covi a glissé sur la chaussée mouillée.
La joie de l'Allemand Pascal Ackermann sur le podium après sa victoire dans la 11e étape du Giro, le 17 mai à Tortone. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le coureur de l'équipe UAE a emporté dans sa chute la moitié de la formation Ineos, dont Geraint Thomas, ainsi que le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma).
Le maillot rose britannique et son dauphin slovène ont pu repartir rapidement et sans dommage. Mais Geoghegan Hart, qui était l'unique ancien vainqueur du Giro en lice (il a gagné en 2020), est resté au sol, avant d'être évacué sur une civière et emporté en ambulance.
"Le Top 3 du général au grand complet était derrière Covi et il a emmené tout le monde", a raconté Geraint Thomas. "Mais ce n'est pas de sa faute. Moi j'ai eu de la chance, j'ai atterri sur lui. Tao s'est lui fait très mal. J'espère qu'il n'a rien de cassé. C'est une grosse perte pour nous. Il était en très grande forme. C'était notre arme secrète", a déploré le vainqueur du Tour de France 2018.
Les espoirs de Thomas de voir son coéquipier finalement indemne ont été vains. Dans la soirée, Ineos a fait savoir dans un communiqué que Geoghegan Hart s'était fracturé la hanche gauche et devrait se faire opérer.
Quelques kilomètres plus loin, l'Espagnol Oscar Rodriguez (Movistar) a lui aussi abandonné après avoir heurté de plein fouet un poteau, énième accident d’un Giro cauchemardesque.
L'abandon de Geoghegan Hart est un coup dur pour Ineos qui perd son coleader avec Geraint Thomas et était susceptible d'imposer sa force collective à Roglic. D'autant que Pavel Sivakov a également été pris dans la chute et cédé près de 14 minutes au général.
Au milieu de tous ces malheurs, il y a quand même eu un homme heureux à l'arrivée de l'étape la plus longue (219 km) de cette édition: le vainqueur, Pascal Ackermann (UAE), qui a réglé au sprint un petit peloton devant l'Italien Jonathan Milan et le Britannique Mark Cavendish.
"C'était très serré, mais je suis si heureux, si heureux", a exulté l'Allemand.
Le reste du peloton pensait surtout à panser ses plaies, en espérant ne pas être rattrapé à son tour par la maladie.
"Et dire qu'on n'a même pas encore attaqué la montagne", soupirait l'Australien Simon Clarke.
AFP/VNA/CVN