Les sourires sont de retour sur les lèvres de ces élèves malchanceux. Pour l'année scolaire 2010-2011, l'école primaire Luong Dinh Cua, 1er arrondissement, a accueilli 25 élèves défavorisés venus des maisons du cœur de l'arrondissement. "Notre école crée toujours des conditions favorables à ces élèves démunis pour qu'ils puissent s'intégrer à la communauté, en leur remettant des manuels, des bourses, des uniformes...", partage Nguyên Dat Su, directeur adjoint de cette école.
Bùi Tuyêt Loi, un élève de la 4e classe de l'école primaire Luong Dinh Cua, venu de la maison du cœur Anh Sang, 3e arrondissement exprime : "Je suis heureux de faire mes études dans cette école. Tous mes enseignants et amis s'occupent de moi". Comme Loi, Trân Thi Ngoc Hanh, 2e classe de la même école, se sent bien et peut suivre normalement les cours grâce à l'attention que lui portent les enseignants et ses amis.
L'école primaire Pham Van Hai, arrondissement de Tân Binh, située dans une ruelle qui était autrefois une "maison d'affection", est elle aussi prête à accueillir les élèves démunis. Selon sa directrice adjointe, Dô Thi Kim Chi, "l'école n'accueillait les années précédentes que des élèves du 5e quartier". Mais depuis 2 ans, les élèves défavorisés des 3e et 4e quartiers peuvent s'y inscrire pour suivre le cursus scolaire. Ces élèves démunis sont la plupart des handicapés légers. Grâce aux soins des enseignants et à une méthodologie adaptée, ils peuvent s'intégrer et étudier normalement comme les autres enfants.
Plusieurs enseignants, directeurs des écoles ayant des élèves démunis estiment que la difficulté majeure dans l'éducation de ces élèves d'intégration est la discrimination dont ils font l'objet de la part des parents d'élèves et l'infériorité des enfants malchanceux. L'enseignant Nguyên Dat Su dit qu'après avoir pris la décision d'accueillir les élèves venus des maisons du cœur ou handicapés, l'école s'est heurtée à bon nombre de difficultés : plusieurs parents d'élèves ne voulant pas voir leurs enfants étudier avec ces élèves défavorisés.
C'est pourquoi, en dehors des activités de sensibilisation afin de mettre fin à la discrimination orchestrée par les parents et les élèves, la Direction de l'école doit étudier minutieusement quelle méthodologie adopter pour aider les élèves malchanceux à s'intégrer à leur nouvel environnement d'études.
Pour sa part, Nguyên Thi Kim Liên, enseignante de l'école primaire Dông Ba, arrondissement de Phu Nhuân, fait savoir que pour que les élèves malchanceux puissent s'intégrer au nouvel environnement d'études, les enseignants doivent cerner leur psychologie et aspirations pour trouver une méthodologie adéquate.
Selon l'objectif de la stratégie d'éducation des enfants handicapés, d'ici 2015, tous les enfants handicapés du Vietnam bénéficieront d'une éducation de haute qualité et d'aides pour qu'ils puissent contribuer à la société. De ce constat, le ministère de l'Éducation et de la Formation demande chaque année aux Services de l'éducation et de la formation d'élaborer le plan d'accueil et de mobilisation des enfants malchanceux pour qu'ils rejoignent les bancs de l'école.
Dans la mégapole du Sud, 558 écoles accueillent des enfants malchanceux. Chaque année, ces établissements scolaires en reçoivent entre 2.000 et 3.000.
Quang Châu/CVN