>>Mission de l'ONU pour la Syrie: Staffan de Mistura quitterait son poste fin novembre
>>Syrie: Damas signe à l'ONU le "Code de conduite" pour un monde sans terrorisme
Le combat entre les forces du gouvernement syrien et les jihadistes dans la province de Hama, le 28 mai. |
"Les combats à Idlib se sont poursuivis ces derniers jours, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu temporaire le 17 mai. Jusqu'ici ce mois-ci, des tirs d'obus et des bombardements aériens ont entraîné la mort de plus de 160 civils et le déplacement de quelque 270.000 personnes", a dit la sous-secrétaire générale des Nations unies aux affaires humanitaires, Ursula Mueller, aux membres du Conseil lors d'une réunion consacrée à la situation humanitaire en Syrie.
Depuis mardi 28 avril, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé des attaques contre 22 établissements de santé, certains ayant été touchés plus d'une fois, dans le Nord-Ouest de la Syrie. Une vingtaine d'écoles ont également été affectées par la violence, ainsi qu'au moins trois sites pour personnes déplacées. "La question qui se pose aujourd'hui est de savoir ce que vous ferez pour protéger les civils à Idlib - le dernier exemple d'une catastrophe humanitaire connue, prévisible et évitable se déroulant sous nos yeux", a dit Mme Mueller à l'adresse des pays membres du Conseil.
"Des millions d'enfants, de femmes et d'hommes assiégés ne peuvent attendre que le prochain cycle (de négociations politiques) réussisse à Genève. Ils ont besoin de protection - et de votre action - maintenant". Mme Mueller a souligné que la communauté humanitaire s'efforçait de répondre aux besoins mais que de nouvelles opérations militaires risquaient de submerger sa capacité d'intervention.
"Beaucoup de nos partenaires humanitaires font partie de la population touchée et ont eux-mêmes été déplacés. En conséquence, dans de nombreuses zones d'affrontements, les opérations humanitaires ont été suspendues", a-t-elle précisé. La région d'Idlib n'est pas la seule où les besoins humanitaires continuent de croître. "Nous restons gravement préoccupés, par exemple, par les informations faisant état de la détérioration de la situation à Roukban", a-t-elle indiqué.
Les dizaines de milliers de personnes qui vivent dans le camp de Roukban, à la frontière entre la Syrie et la Jordanie, ont besoin d'assistance alors que la nourriture, les médicaments et les autres produits de première nécessité livrés en février sont épuisés.
Selon Mme Mueller, un troisième convoi humanitaire à destination de Roukban reste essentiel pour éviter de nouvelles souffrances. Quant aux 74.000 civils dans le camp d'Al Hol, dont 92% sont des femmes et des enfants, ils vivent maintenant dans des conditions extrêmement difficiles, a-t-elle précisé. Beaucoup d'entre eux sont des étrangers et risquent de se voir refuser le rapatriement, la réhabilitation, la réintégration, un procès équitable ou même de devenir apatrides.
Xinhua/VNA/CVN