Syrie : condamnations internationales au lendemain du massacre de Houla

Les condamnations se sont multipliées le 26 mai au lendemain du massacre à Houla, où les observateurs de l'ONU ont compté une centaine de morts dont plus de 32 enfants, le secrétaire général des Nations unies accusant Damas de violer le droit international et ses engagements.

Paris, Londres et Berlin ont également dénoncé cette tuerie, sans toutefois relever l'appel lancé par l'Armée syrienne libre (ASL), composée en majorité de déserteurs, à mener des "raids aériens" contre le régime de Bachar al-Assad.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a condamné le 26 mai l'"atrocité" du massacre et déclaré que Washington travaillerait avec ses alliés pour accroître la pression sur le président Bashar al-Assad et ses "affidés", affirmant que leur "gouvernement par le meurtre et la peur devait se terminer".

Le massacre à Houla en Syrie a fait une centaine de morts


L'opposition a accusé le pouvoir d'avoir commis ce massacre qui aurait fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 114 morts, dont 32 enfants.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et l'émissaire Kofi Annan ont condamné "dans les termes les plus forts la mort, confirmée par les observateurs de l'ONU, de dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants" à Houla, dans le Centre de la Syrie, a indiqué Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban.
"Ce crime révoltant et terrible, dans lequel la force a été utilisée de manière aveugle et disproportionnée, est une violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes dans les villes et la violence quelle qu'elle soit", ont encore estimé M. Ban et Annan, ajoutant que "les auteurs de ces crimes doivent être jugés".
Mme Clinton a également affirmé que "ceux qui ont perpétré cette atrocité doivent être identifiés et doivent en rendre compte".
À Damas, le général Robert Mood, chef des observateurs, a également condamné "la tragédie brutale" et affirmé que les observateurs avaient compté plus de 92 morts, dont 32 enfants de moins de 10 ans, ajoutant que des équipes poursuivaient le décompte sur place.
L'agence officielle Sana a accusé des "groupes terroristes armés" d'avoir "incendié et fait exploser vendredi soir des maisons (...) afin de faire croire que les forces armées syriennes bombardaient la région".
Selon l'OSDH, les bombardements ont débuté à midi le 25 mai à la périphérie de Houla et se sont poursuivis jusqu'au 26 mai à l'aube.
Le général Mood n'a pas désigné de responsables mais a souligné que "les observateurs ont confirmé (...) l'usage d'artillerie tirée depuis des chars".
L'ASL est essentiellement composée de militaires qui désertent avec leurs armes légères, tandis que les chars de l'armée sont toujours déployés dans les villes en violation du plan Annan censé mettre fin aux violences.
Mettant en garde contre une "guerre civile", le général Mood a appelé le gouvernement "à ne plus utiliser d'arme lourde" et à "cesser de recourir à la violence", exhortant également "l'opposition à s'abstenir d'utiliser la violence" afin de parvenir à une "solution politique".
"Le plan Annan ira en enfer"
De son côté, l'ASL a estimé n'être plus tenue par son engagement au plan Annan, un mois et demi après avoir accepté un cessez-le-feu prévu par ce plan, techniquement entré en vigueur le 12 avril mais constamment ignoré depuis.
"À moins que le Conseil de sécurité de l'ONU ne prenne des décisions d'urgence pour protéger les civils, le plan Annan ira en enfer", a affirmé l'ASL.
Auparavant, le général Moustapha al-Cheikh, chef du Conseil militaire de l'ASL, avait appelé "de façon urgente les pays amis de la Syrie à former une alliance militaire, hors du Conseil de sécurité de l'ONU, pour mener des raids aériens ciblés contre les gangs d'Assad".
À l'approche de la visite de M. Annan en Syrie prévue en début de semaine, les condamnations du massacre de Houla se sont multipliées. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est dite "consternée" par le massacre, qualifié d'"acte odieux commis par le régime" de Damas. Berlin s'est dit "horrifié et bouleversé", tandis que Paris a condamné les "atrocités" infligées aux Syriens.
"Je prends immédiatement des contacts pour réunir à Paris le Groupe des pays amis du peuple syrien", a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Son homologue britannique, William Hague, a souhaité "une réponse internationale forte" et annoncé son intention de demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU "dans les prochains jours".
Les Émirats arabes unis ont pour leur part demandé une réunion urgente de la Ligue arabe alors qu'à Koweït, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de Syrie pour réclamer d'armer l'ASL.
Ailleurs en Syrie, les violences ont fait le 25 mai  20 morts, dont cinq soldats, selon l'OSDH, qui a fait état de nombreuses manifestations dénonçant le massacre de Houla. Selon l'OSDH, plus de 12.600 personnes ont péri depuis le début de la révolte.
Par ailleurs, le sort de 13 pèlerins chiites libanais enlevés le 22 mai en Syrie était incertain alors que Beyrouth avait annoncé le 25 mai qu'ils avaient été libérés et qu'ils étaient en Turquie.

AFP/VNA/CVN

 

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