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«Le delta du Mékong risque de disparaître dans 100 ans»
Nguyên Van Thê, secrétaire du Comité du Parti de la province de Soc Trang
Le delta du Mékong fait face à de lourdes menaces. Les scientifiques avertissent que la région pourrait disparaître dans 100 ans si rien n’est fait. La première cause de ces menaces ? Les changements climatiques et ses conséquences dévastatrices, avec notamment la montée du niveau de la mer. Les remontées d’eau salée deviennent de plus en plus graves et ingérables, menaçant la majorité des terres arables. Deuxième cause : l’affaissement et le délitage progressif des sols en raison de la surexploitation des nappes phréatiques par les provinces littorales.
En effet, le delta du Mékong compte des millions de puits creusés au service de l’irrigation des cultures et du besoin de la vie quotidienne. Pour lutter contre ce phénomène, je pense qu’il faut arrêter d’épuiser l’eau souterraine et construire des usines d’approvisionnement en eau alimentée par le Mékong et ses multiples ramifications. Enfin, l’apparition de plus en plus fréquente dans l’avenir de fortes tempêtes constitue aussi une autre menace pour la région qui, caractérisée par une majorité de constructions sommaires, sera très vulnérable aux vents forts. Il est donc urgent d’agir pour protéger cette région.
«Réaménager les cultures pour une meilleure adaptation»
Duong Thành Trung, président du Comité populaire de la province de Bac Liêu
Bac Liêu est l’une des provinces les plus vulnérables du delta du Mékong. La montée du niveau des océans a influencé directement les provinces en aval comme Bac Liêu, Cà Mau, Soc Trang. De plus, la construction des barrages en amont qui retiennent les alluvions et accélèrent l’érosion ont un impact important sur la région. Dans les années à suivre, le volume des alluvions continuera de baisser de 50-75%. Pour éviter l’affaissement des sols, depuis des années, la province contrôle rigoureusement l’utilisation de l’eau souterraine, en interdisant aux habitants de creuser des puits.
De nouveaux modèles de production sont mis en place pour s’adapter aux changements climatiques. Dans les régions autrefois consacrées entièrement à la riziculture comme dans les districts de Hông Dân, Phuoc Long, nous avons procédé à des réaménagements pour intercaler l’élevage de crevettes, par exemple : la moitié de l’année sera destinée à la riziculture et le reste pour la crevetticulture ou les deux tiers de l’année aux crevettes et le tiers au riz. Avec ce choix, Bac Liêu, Soc Trang et une partie de Cà Mau pourront bien s’adapter à la nouvelle donne climatique.
À Bac Liêu, la plupart des régions de cultures souffrent de la salinisation. La riziculture et l’élevage de crevettes ont été déterminés comme deux activités majeures. Actuellement, dans les zones d’eau saumâtre, nous visons uniquement l’élevage de crevettes. Bac Liêu est ainsi en train de devenir le premier centre de reproduction de crevettes high-tech du pays, avec plus de 100.000 hectares de bassins.
«Transformer l’eau de mer en eau potable»
Lê Van Su, vice-président du Comité populaire de la province de Cà Mau
Je partage l’avis de Nguyên Van Thê, secrétaire du Comité du Parti de la province de Soc Trang, à propos de la minimisation de l’exploitation des nappes phréatiques au service de la vie quotidienne. Comme à Soc Trang, le niveau d’affaissement des sols à Cà Mau est alarmant. Il faut trouver une solution - et des moyens - pour l’arrêter.
Premièrement, au regard de la situation, je pense qu’il est obligatoire d’utiliser l’eau douce des rivières Tiên et Hâu (deux bras antérieurs et postérieurs du Mékong, ndlr) pour alimenter les zones côtières de Cà Mau. Deuxièmement, il faut démarrer la construction d’ouvrages de collecte et de stockage de l’eau de pluie.
À long terme, nous devons penser aux applications scientifiques et technologiques dans tous les domaines pour économiser cette denrée qui se raréfie qu’est l’eau douce, avec par exemple la mise en application des procédés de dessalement de l’eau de la mer pour produire de l’eau potable.
La région la plus vulnerable aux changements climatiques
Linh Thao/CVN