L’importance d’investir dans les sports «cibles»

Rentré des 29es Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games 29), Trân Duc Phân, chef de la délégation sportive vietnamienne, a fait part de son expertise sur les résultats du Vietnam lors de la compétition ainsi que sur la manière de bien préparer les plus grandes échéances planétaires.

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Aux SEA Games 29, dans quelle discipline la délégation vietnamienne vous a-t-elle impressionné le plus et quelles sont, selon vous, les plus belles médailles ?

Je suis vraiment impressionné par notre athlétisme. En effet, avant le départ, le but que nous nous sommes fixés pour cette édition 2017 et celle de 2019, est que le Vietnam devrait décrocher un nombre de médailles d’or équivalent à celui de la Thaïlande.

Cependant, dès l’édition 2017, l’athlétisme vietnamien a brillé par ses performances. Titulaire de 17 médailles d’or, nous avons dépassé, avec un grand écart, la Thaïlande (9 médailles d’or) pour nous classer à la première place du classement par nations de la discipline. Le chef de la délégation sportive thaïlandaise n’est pas avare en compliments en parlant des résultats de l’athlétisme vietnamien qui, selon lui, a contribué à changer la physionomie de ce sport au niveau du Sud-Est asiatique.

En ce qui concerne les médailles notables du Vietnam, je tiens à mentionner les trois médailles d’or rapportées par Lê Tu Chinh (athlétisme, 100 m féminin), le jeune nageur de 15 ans Nguyên Huu Kim Son (400 m x 4 nages messieurs) et Hà Minh Thành (tir rapide au pistolet à 25 m hommes). Ces trois athlètes sont des révélations. Bref, nous avons essentiellement brillé en athlétisme et en natation. Cependant, nous avons vécu quelques déceptions en ce qui concerne le tir au pistolet, tir à l’arc ou encore le taekwondo.

Personnellement, je pense que de manière générale, cette édition des SEA Games a été un succès pour la délégation vietnamienne. Et notre position dans le classement final importe peu en fin de compte, finir 3e ou 4e, cela n’est pas bien important. L’essentiel maintenant pour nous est de se concentrer sur les préparatifs nécessaires pour les disciplines dites «cibles» en vue des grandes échéances internationales comme les Jeux olympiques (JO) et les Jeux sportifs d’Asie (ASIAD).

La printeuse Lê Tu Chinh, médaillée d'or en 100 m féminin aux SEA Games 29.
Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN

Après ces SEA Games, comment le pays compte-t-il investir pour valoriser ces disciplines «cibles», notamment celles figurant aux JO ou aux ASIAD ?

Après les SEA Games 29, les dirigeants du secteur sportif se réuniront pour donner un plan de préparation aux ASIAD, qui concernera une centaine de sportifs. Nous allons nous concentrer sur un plan d’investissement et d’entraînement pour les disciplines «cibles» dont l’athlétisme et la natation. Il faut avouer que les conditions de formation et d’entraînement des sportifs de haut niveau au Vietnam sont limitées. Si nous ne nous concentrons pas dans ces disciplines «cibles», ce sera extrêmement difficile de progresser et de réussir aux ASIAD ou aux JO.

La manière d’aborder les grandes compétitions sur le plan psychologique reste un problème pour les sportifs vietnamiens, et même pour ceux de haut niveau comme Nguyên Thi Anh Viên et Hoàng Xuân Vinh. Selon vous, comment faire pour pallier cette lacune ?

Notre pays pèche du côté de la dimension psychologique durant les compétitions. Nous avons besoin des spécialistes. Je pense que nous devons sérieusement nous pencher sur ce domaine. Il s’agit d’une problématique dont la résolution nécessite un investissement à long terme et non à court terme.

La nageuse Nguyên Thi Anh Viên a décroché huit médailles d'or aux SEA Games 29.

Que pensez-vous de la proposition de plusieurs pays de revoir l’organigramme des SEA Games en donnant la priorité aux sports figurant aux JO ou aux ASIAD ?

Mon point de vue est que si l’on organise les SEA Games, il faut revoir la liste des disciplines pour se concentrer dans les sports inscrits aux ASIAD et des JO. Non seulement le Vietnam, mais également de nombreux pays participants - y compris les Philippines, - partagent ce point de vue. Ce faisant, il y aura une plus grande équité entre les pays participants.

Que pensez-vous de l’organisation des SEA Games 29 par la Malaisie ? Quelles leçons en tirer pour le Vietnam qui sera le pays organisateur de la 31e édition de ces jeux ?

J’ai grandement apprécié l’organisation du pays hôte des SEA Games 29 : de la réception à l’hébergement en passant par les infrastructures techniques au service des compétitions. Quant aux leçons à tirer, je pense que pour la 31e édition des SEA Games, nous devons prêter une attention toute particulière à la question du trafic afin de garantir des déplacements faciles pour les délégations des pays participants notamment.


Linh Thao - Anh Tuân/CVN

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