La dernière fois que les Bleues avaient battu l'Angleterre en Coupe du Monde, il y a quatre ans à Leverkusen, cela avait été au bout de l'un des plus grands matches de l'histoire de cette sélection et avec une demi-finale et une qualification pour les jeux Olympiques en récompense.
Le succès du 9 juin, obtenu sur un très joli but de Le Sommer, est accompagné par moins de rêve et de paillettes, mais il est pourtant crucial.
La joie des Françaises à l'issue de leur victoire sur l'Angleterre pour leur entrée au Mondial, le 9 juin à Moncton au Canada. |
En battant son adversaire théoriquement le plus dangereux du groupe, l'équipe de France s'est déjà largement ouvert le chemin des 8es de finale avant de retrouver la Colombie le 13 juin, encore à Moncton, puis le Mexique le 17 juin à Ottawa.
Les Bleues, troisièmes au classement mondial, ont aussi imité l'Allemagne, les États-Unis ou le Japon, les autres favorites du tournoi, qui ont toutes débuté par un succès.
La pluie, le vent, les billes noires du terrain synthétique qui giclent à chaque rebond du ballon, la toute petite dizaine de milliers de spectateurs arrivés pour la plupart en retard au stade de Moncton : on était assez loin le 9 juin de l'idée qu'on se fait d'une Coupe du Monde. Ou alors une Coupe du bout du Monde.
Mais les Françaises ont eu le mérite de ne pas se laisser endormir par le contexte et par les choix très restrictifs de l'Angleterre, qui dès la perte du ballon alignait une ligne de six arrières et une autre de trois milieux, à peine devant.
Ni menacées, ni menaçantes
Après 20 minutes un peu coincées, elles se sont ainsi rapprochées du but de Bardsley, via Necib (21e sur coup franc), Le Sommer (23e), ou Thiney (28e).
Les joueuses de l'équipe de France se congratulent après le but d'Eugénie Le Sommer contre l'Angleterre lors du Mondial féminin, le 9 juin à Moncton. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et à la 29e, sur un ballon de récupération, comme disent les rugbymen, c'est Le Sommer qui marquait le premier but français de ce Mondial d'une très sèche frappe du droit.
Ce but n'a pas arrangé l'Angleterre, au plan de jeu tout de même assez minimaliste pour un sixième mondial.
Mais les Bleues n'ont pas non plus réussi à accélérer et sont restées sous la menace, même minime, pendant toute la seconde période, disputée sans rythme et avec pas mal de tension, à l'image de cette relance directement en corner de Bouhaddi (56).
Thomis et sa vitesse n'ont jamais été trouvées à droite, Necib a été sans influence à gauche et le jeu sur les côtés a été globalement assez pauvre.
Les joueuses de Philippe Bergeroo n'ont pas été menacées, mais pas vraiment menaçantes non plus. Programmées pour aller loin, les Françaises auront sans doute déjà plus de jus 13 juin, et quelques idées supplémentaires aussi.
Pour les grandes ambiances et les grands matches, il faudra patienter encore. Mais de toutes façons, l'idée est de rester très longtemps au Canada.