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Le patient Biêt et sa femme (centre) avec le personnel de Cho Rây. |
Lors de la conférence de presse, le Docteur Nguyên Tri Thuc, directeur de l'hôpital Cho Rây, a déclaré que la technique de greffe de rein au Vietnam se développe actuellement fortement, mais qu'il existe encore un énorme problème : la pénurie d'organes à greffer.
"Ce premier succès est de très bonne augure, donnant de grands espoirs pour les patients ayant besoin de transplantation rénale, dans un contexte où un grand nombre de ces patients atteints d'insuffisance rénale chronique terminale sont en attente d'une transplantation rénale", a signalé le Dr Thuc.
C’est Mme Hanh (52 ans) qui a donné son rein à son mari, Van Biêt, (55 ans). Selon le dossier de santé, le patient Biet souffrait d'insuffisance rénale terminale et devait suivre la méthode d’hémodialyse depuis décembre 2020. Au fil du temps, sa santé a largement diminué, l’obligeant à subir une transplantation rénale.
Le grand frère de M. Biêt, du même groupe sanguin, voulait faire don d'un de ses reins, mais les résultats des tests ne lui permirent pas d’être éligible pour faire le don. C’est donc Mme Hanh qui a exprimé son souhait de donner un rein à son mari, bien qu’elle appartienne au groupe sanguin B et son mari au A.
Le professeur agrégé Thai Minh Sâm, chef du département d'urologie, a déclaré que chaque année, environ 300 patients s'inscrivent à l'hôpital pour une greffe de rein, mais qu'environ 100 cas seulement peuvent être transplantés.
De grands efforts
Selon le Dr Sâm, la technique de transplantation rénale avec différents groupes sanguins a été pratiquée dans de nombreux pays. "Si une greffe d'organe est incompatible avec le groupe sanguin, le patient peut entrer en anaphylaxie et mourir immédiatement. Par conséquent, ce type de greffe nécessite une préparation méticuleuse et approfondie", a signalé le Dr Sâm. Pour pouvoir pratiquer cette technique, au fil des dernières années, l'hôpital a envoyé de nombreux médecins à l'étranger pour étudier, se coordonner avec les unités de dialyse, les centres de transfusion sanguine…pour traiter l’adaptation sanguine alors que le donneur et le receveur n’avaient pas le même groupe sanguin.
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Pour transplanter un rein avec un groupe sanguin différent, les médecins doivent d'abord arrêter la production d'anticorps dans le sang pour éviter le rejet. Auparavant, cette indication était réalisée par splénectomie, désormais en utilisant uniquement le Rituximab. Le patient est alors soumis à l'élimination maximale des anticorps circulants par plasmaphérèse.
Avec cette technique, au lieu d'être hospitalisés deux jours avant d’opération comme les autres patients, Hanh et son mari l’ont été deux semaines à l'avance pour subir par trois fois la plasmaphérèse. Selon le docteur Nguyên Minh Tuân,chef du service de néphrologie artificielle, le but de la plasmaphérèse est d'éliminer les anticorps du corps du patient.
"Heureusement, dans ce cas, le patient a de faibles niveaux d'anticorps, donc la filtration n’a eu lieu que trois fois", a dit le Dr Tuân.
La greffe de rein a eu lieu le 29 décembre 2021. L'échographie rénale de la greffe après la chirurgie a montré une bonne perfusion, l'urine a progressivement augmenté, la fonction rénale s'est bien rétablie. Un jour après l'opération, le patient Biêt a pu manger et boire. Jusqu’à présent, il se remet bien et est surveillé à la clinique de transplantation rénale.
Selon Lê Hoàng Oanh, directrice du centre de transfusion sanguine, relevant de l’hôpital Cho Rây, le processus de transfusion sanguine pour une greffe avec des groupes sanguins différents est très périlleuse. Mais dans ce cas, elle s’est bien passé.
"Je vais beaucoup mieux, je n'ai plus besoin de faire de dialyse. Ma femme a aussi très bien récupéré, sa santé est presque revenue à la normale", a partagé le patient Biêt, le 21 janvier 2022.
Texte et photos : Quang Châu/CVN