Chercher à sauver le tigre

Le félin sauvage figure dans la Liste Rouge des espèces menacées. Le Vietnam a mis en œuvre le Programme national de conservation des tigres et signé un engagement global concernant la protection de cette population.

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Au Vietnam, la population de tigres a connu une forte baisse ces dernières années.
Photo : WWF/CVN

Selon une enquête menée en 2011 par l’Institut de biodiversité et des ressources humaines, le nombre de tigres sauvages au Vietnam est estimé entre 27 et 47 têtes, vivant dans la Réserve naturelle de Muong Nhé (province septentrionale de Diên Biên) et les Parcs nationaux de Pù Mat (province de Nghê An au Centre), Vu Quang (province de Hà Tinh au Centre), Chu Mom Rây et Yok Dôn sur les hauts plateaux du Centre.

En 2015, d’après les données de statistique de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), on en dénombrait moins de cinq têtes. Ainsi, les organisations de conservation ont appelé à des efforts communs pour protéger l’espèce et dire "non" aux produits à base de tigre afin que cet animal ne connaisse pas le même destin que le rhinocéros de Java, qui s’est éteint au Vietnam en 2010.

Les tigres vietnamiens sont menacés d’extinction pour trois raisons principales : le braconnage, le trafic et la perte de l’habitat. Les deux premières sont difficiles à contrôler. C’était autrefois la principale cause du déclin de la population de tigres et cela demeure une grave menace.

La réduction des forêts empêche le félin de trouver des proies sauvages, qui constituent sa nourriture, et l’amène à se rapprocher des villages. Conséquence : ils sont capturés, et souvent vendus sur le marché noir. Elle a poussé les grands mammifères tels qu’éléphants, tigres et rhinocéros au bord de l’extinction en raison du manque de nourriture et d’habitat.

Actions à mener

Deux tigres de Bengal au zoo de Phú Quôc, province méridionale de Kiên Giang.
Photo : Sputnik Vietnam/CVN

Afin de protéger les félins sauvages et de lutter contre la chasse et le trafic illégal, le Vietnam a inclus les tigres dans la liste des espèces rares et précieuses prioritaires pour la protection. Toute violation impliquant le stockage de parties ou de produits à base de tigre, la chasse et le trafic, etc. engagent les poursuites pénales en vertu de l’Article 244 du Code pénal pour violation de la réglementation sur la protection des animaux menacés, précieux et rares. La peine maximale peut aller jusqu’à 15 ans de prison avec une amende de 15 milliards de dôngs.

En avril 2014, un programme national de conservation des tigres d’une durée de huit ans a été approuvé dans le but de protéger ces animaux, leur habitat et leurs proies afin d’enrayer la chute de leurs effectifs et d’améliorer progressivement leur population. Sept groupes de mesures ont été proposés : établir des zones destinées aux félins ; élaborer un programme de surveillance des habitats des tigres et de leurs proies ; renforcer la gestion de l’élevage et de protection de ces bêtes ; sanctionner sévèrement les violations ; augmenter les campagnes de sensibilisation afin d’empêcher l’usage des produits à base de tigre ; accroître les investissements au service de protection ; renforcer la coopération internationale en la matière.

Ledit programme est mis en œuvre dans les Parcs nationaux de Vu Quang, Pù Mat, Yok Dôn, Chu Mom Rây et les Réserves naturelles de Sôp Côp (Son La au Nord) et Sông Thanh (Quang Nam au Centre).

Benjamin Rawson, directeur chargé de la conservation et du développement du Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund -WWF) au Vietnam a estimé que le pays avait la capacité et les ressources nécessaires pour restaurer les populations de tigres en Asie du Sud-Est en mettant fin au trafic et à la consommation illicites. "Pour cela, il faut renforcer les soutiens aux aires protégées pour empêcher le braconnage et restaurer les populations de proies sauvages afin de préparer des habitats adéquats et sûrs pour le futur lâcher de tigres au Vietnam", a-t-il ajouté.

"Le Vietnam contribue activement à la conservation de cette espèce en restaurant l’habitat et la population de proies sauvages et luttant contre l’élevage de ces bêtes en cage", a estimé Hoàng Thi Thanh Nhàn, directrice adjointe du Département de protection de la nature et de biodiversité relevant du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement.


Journée internationale du tigre

Depuis 2010, le 29 juillet est choisi comme la Journée internationale du tigre dans le monde. Cette annonce a été publiée juste avant l’ouverture du Sommet sur le tigre tenu à Saint-Pétersbourg (Russie) qui a constitué un tournant pour améliorer la situation de l’espèce, certains problèmes persistent. Le braconnage, par exemple. La conférence a réuni les chefs des pays où vivent les tigres, quise sont engagés à doubler le nombre de félins sauvages en 2022, avec un investissement de près de 350 millions d’USD. Le plus grand félin sauvage figure dans la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Et pour cause, au cours des 100 dernières années, la population de tigres a chuté de plus de 95%. Le tigre vit dans 13 pays : le Bangladesh, le Bhoutan, le Myanmar, le Cambodge, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Népal, la Russie, la Thaïlande et le Vietnam.

Hoàng Phuong/CVN

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