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De la lave s'échappe des flancs d'un volcan près du mont Fagradalsfjall (Islande), le 26 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des jaillissements de lave entamés au soir du 19 mars près de Fagradalsfjall, situé sur la péninsule de Reykjanes au Sud-Ouest de la capitale Reykjavik, il ne reste que des monticules de lave noire refroidie d'où s'échappent encore quelques fumerolles sulfurées.
"Il est possible qu'un endroit se soit suffisamment bouché pour commencer à se refroidir et que la lave fraîche ne réussisse tout simplement plus à sortir", a expliqué Sara Barsotti, coordinatrice des risques volcaniques à l'Office météorologique d'Islande (IMO).
Depuis deux mois, le trémor volcanique - ces vibrations faibles et continues enregistrées par les sismographes avant et pendant une éruption - a disparu.
Même si plus aucun liquide incandescent ne jaillit du cratère pour garnir le champ de lave s'étendant sur près de cinq kilomètres carrés, de la fumée s'en dégage toujours. "C'est juste la chaleur et le gaz restants dans le magma souterrain", souligne le géophysicien Pall Einarsson.
Après avoir craché des laves à plus de 1.200 degrés, "il faut un certain temps pour qu'un volcan en éruption se refroidisse avant d'arrêter toute exhalation de gaz et de chaleur", ajoute-t-il.
La quantité de dioxyde de soufre (SO2) recrachée par panache dans l'atmosphère est toutefois très faible - de l'ordre de quelques kilogrammes par seconde contre plusieurs centaines lors du pic d'activité, d'après l'IMO.
Moins de visiteurs
Le volcan a rapidement attiré des milliers de curieux - plus de 340.000 visiteurs ont foulé le site depuis mi-mars - mais le trafic s'est aujourd'hui considérablement réduit.
Sismiquement toujours active, la zone reste étroitement surveillée.
Et pour cause : des données satellites et GPS mesurent un nouveau phénomène d'inflation, c'est-à-dire un soulèvement du sol sur une vaste zone de la péninsule de Reykjanes, accréditant l'hypothèse de la réactivation volcanique de la région.
Cette inflation, débutée mi-septembre, est actuellement jugée faible par les vulcanologues, "environ 2 cm là où elle est la plus importante".
Sa source, probablement située à une grande profondeur (environ 15 kilomètres), serait due à une accumulation de magma. "Ce que nous avons vu à Fagradalsfjall pourrait être le premier chapitre d'une longue histoire, mais nous n'en avons aucune certitude", estime Sara Barsotti.
S'il est impossible de prédire une éruption volcanique, la communauté scientifique islandaise ne serait pas surprise de constater une reprise de l'activité à Fagradalsfjall - ou qu'une nouvelle fissure volcanique s'ouvre ailleurs.
AFP/VNA/CVN