L'armée sur le terrain dans l'Ouest canadien frappé par des inondations

Des militaires ont été déployés jeudi 18 novembre dans l'Ouest du Canada, sur terre et dans les airs, pour répondre aux importantes inondations et glissements de terrain qui ont fait un mort et plusieurs disparus, tandis que les évacués continuent de se compter par milliers.

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Un habitant d'Abbotsford, en Colombie-Britannique, près d'une autoroute inondée, le 18 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Des membres de l'Aviation royale canadienne ont secouru plus de 300 automobilistes et près de 30 animaux de compagnie à l'aide de trois de nos hélicoptères", a affirmé en conférence de presse jeudi la ministre de la Défense nationale Anita Anand, précisant qu'il s'agit de la douzième fois depuis le début de la pandémie que les militaires canadiens répondent à des désastres naturels.

Un total de 120 soldats doit rallier Abbotsford, à environ 70 kilomètres au Sud-Est de Vancouver, et jusqu'à 350 pourraient être déployés pour prêter main forte. La ministre Anand a précisé que "des milliers" d'autres sont prêts à intervenir en cas de besoin.

Jeudi, les trois hélicoptères militaires ont survolé le Sud-Ouest de la Colombie - Britannique pour évaluer l'étendue des dégâts et déterminer les lieux où l'aide est prioritaire. Cette opération d'urgence est censée durer 30 jours.

"Avec les changements climatiques, nous devons répondre à des urgences internes plus fréquentes et plus intenses", conduisant à une "forte demande" d'aide de la part de l'armée, a jugé le général Wayne Eyre, commandant de l'armée.

Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la province dimanche et lundi ont provoqué des glissements de terrain, détruisant routes et infrastructures. Elles ont noyé sous les eaux des villes entières, forçant le gouvernement de la Colombie-Britannique à déclarer mercredi 17 novembre l'état d'urgence, comme cela avait déjà été le cas en juillet en raison de gigantesques feux de forêt.

En quelques mois, cette région de la côte pacifique canadienne a subi des catastrophes naturelles à répétition, dont un épisode de chaleur très intense fin juin, conséquence du réchauffement climatique d'après les experts.

Jeudi 18 novembre, les secours étaient toujours à la recherche de quatre personnes portées disparues dans la région de Pemberton, au Nord-Est de Vancouver, touchée par un glissement de terrain. C'est là que le corps d'une femme a été retrouvé.

"Les recherches continuent dans la zone du glissement de terrain de Pemberton. Nous faisons tout notre possible" dans des conditions compliquées, a expliqué Chris Manseau, porte-parole de la police fédérale en Colombie - Britannique, en charge des secours.

Encore de la pluie

À Abbotsford, le maire Henry Braun a prévenu que sa ville était "loin d'être sortie de cette situation". "Je ne suis pas inquiet à propos de la pluie d'aujourd'hui. Ce qui m'inquiète, c'est la semaine prochaine. On attend entre 80 et 100 mm" de précipitations, a-t-il affirmé.

Près de 600 des 162.000 habitants de la ville ont été évacués, s'ajoutant aux centaines d'autres des derniers jours dans la région.

Dans les rues de cette ville en grande partie désertée, de nombreuses personnes venaient jeudi 18 novembre en aide aux personnes âgées ou bien aux agriculteurs en difficulté, a constaté un journaliste de l'AFP.

Bekky Meier, une agricultrice de cette localité et mère de cinq enfants, a expliqué avoir rapidement pris des dispositions face aux inondations. "J'ai emmené mes deux enfants les plus jeunes chez mes parents lundi, avec des valises et vêtements pour tous. Ensuite, j'ai fait un autre voyage avec tous les certificats de naissance, de mariage, les albums photos, tout ce qui est précieux et que j'ai peur de perdre", a-t-elle confié, bonnet sur la tête.

Elle et son mari possèdent 250 vaches laitières et se sont retrouvés coincés chez eux sans pouvoir évacuer, une fois les routes bloquées. Des amis les ont ensuite secourus à bord d'un canot de pêcheur.

"C'était tout simplement effrayant de savoir que je quittais notre maison et que nous ne pourrions pas revenir en sachant que notre bétail était en danger", a-t-elle affirmé, les larmes aux yeux, précisant que son mari a finalement pu regagner la ferme.

Dans ce secteur inondé, de nombreux agriculteurs ont perdu leurs bêtes, noyées par les eaux ces derniers jours.

Autre point d'inquiétude dans la région, le port de Vancouver, le plus important du Canada, a expliqué subir "d'importantes perturbations du trafic ferroviaire et routier", en raison des dommages causés par les inondations.

"Cette nouvelle catastrophe va entraîner des délais de deux, trois ou quatre semaines", analyse auprès de l'AFP Jacques Roy, professeur à HEC Montréal, qui rappelle que les chaînes d'approvisionnement sont déjà fragilisées par la pandémie.

De l'autre côté de la frontière, des images montraient également les villes de Bellingham et de Ferndale sous l'eau, dans l'État de Washington aux États-Unis.


AFP/VNA/CVN

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