Aucun bébé séropositif en 2015 si le budget du Fonds mondial suit

Un monde sans nouveau-né séropositif est envisageable d'ici 5 ans à condition que le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose ait les moyens de financer la croissance de ses activités, a estimé le 8 mars son directeur exécutif.

"Si le Fonds mondial peut continuer à développer ses activités au rythme actuel, il sera possible (...) d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant" d'ici 2015, a déclaré Michel Kazatchkine lors de la présentation du rapport annuel de l'organisation.

Quelque 400.000 enfants naissent chaque année porteurs du virus en Afrique contre 4 en France, a-t-il souligné lors d'une conférence de presse à Johannesburg (Afrique du Sud).

Les programmes soutenus par le Fonds mondial ont fourni des antirétroviraux à 790.000 femmes enceintes séropositives, ce qui réduit considérablement les chances du bébé de naître avec le virus. Mais cela représente moins de la moitié des femmes qui pourraient subir un tel traitement.

"Il n'y a pas d'autre domaine de développement dans lequel le lien de cause à effet entre les dons et l'impact en terme de vies sauvées est aussi fort et rapide que dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme," a insisté M. Kazatchkine.

Le Fonds mondial de lutte contre ces 3 maladies, un partenariat public-privé créé en 2002 sous l'égide de l'ONU, se réunira le 24 mars aux Pays-Bas pour discuter de ses finances dans un "contexte très difficile", selon lui.

Lors de cette réunion, le Fonds présentera 3 scénarios de 13, 17 et 20 milliards de dollars pour ses actions de 2011 à 2013, a précisé M. Kazatchkine, qui avait regretté en juillet le manque de 3 milliards de dollars pour boucler le budget 2010.

Le Fonds assure actuellement un quart du financement mondial des traitements contre le sida, deux tiers de ceux contre la tuberculose et 45% de ceux contre le paludisme, 3 maladies particulièrement meurtrières dans les pays en développement.

Plusieurs organisations craignent que la crise financière mondiale ne réduise ses moyens.

"Les donateurs sont en train de jeter l'éponge et de détourner leur attention et leurs ressources vers d'autres domaines", a déclaré le 8 mars Paula Akugizibwe représentante de l'Alliance contre le sida en Afrique australe.

"Le Fonds mondial finance environ 50% des programmes de lutte contre le sida dans la région. Le fait que son futur soit incertain est une cause de grande inquiétude", a-t-elle dit, en appelant les donateurs à le "réapprovisionner".

AFP/VNA/CVN

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