Soutenir la formation STEM

Le Vietnam a besoin d’une stratégie d’investissement globale et de politiques de soutien pour encourager les universités à s’engager dans la formation de professionnels en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM).

Équipes participant à la phase finale du Concours vietnamien d’innovation robotique 2023 (Robocon Vietnam) au Complexe sportif de la province de Nam Dinh (Nord). 
Photo : VNA/CVN

Les STEM sont considérés comme un domaine très prometteur. Cependant, au Vietnam, la proportion d’étudiants universitaires dans ce domaine est relativement faible par rapport à d’autres pays, en particulier dans des filières telles que les sciences et les mathématiques.

Manque de main-d’œuvre qualifiée

Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, le nombre d’inscrits dans le domaine des STEM ne représente qu’entre 27% et 30% des étudiants universitaires au Vietnam. Ce chiffre était bien inférieur à celui de certains autres pays de la région et de l’Europe, tels que Singapour (46%), la Malaisie (50%), la République de Corée (35%), la Finlande (36%) et l’Allemagne (39%).

En particulier, le taux d’étudiants universitaires choissisent les sciences naturelles et les mathématiques était d’environ 1,5%, soit trois fois moins qu’en Finlande, quatre fois moins qu’en République de Corée et cinq fois moins qu’à Singapour ou en Allemagne.

De plus, l’enseignement post-universitaire des STEM au Vietnam est relativement modeste par rapport aux pays développés et ne représente qu’une très petite proportion. En 2021, les statistiques du ministère de l’Éducation et de la Formation ont montré que le nombre d’étudiants de troisième cycle dans le domaine des STEM n’était que de 2,2 pour 10.000 habitants, bien loin de la République de Corée et d’Israël (14), Singapour (22) et de la moyenne de l’Union européenne (33).

Dans l’ensemble de l’enseignement post-universitaire en 2021, les STEM ne représentait qu’environ 3,6%, ce qui était inférieur à la moyenne globale de 5,6%. En République de Corée, par exemple, l’enseignement post-universitaire dans le domaine des STEM était de 9,4%, en Israël de 16,3%, en Finlande de 27,8%, en Allemagne de 34,4%, et dans l’Union européenne de 33,7%.

Le Dr. Trinh Quang Khai, de l’Université des transports, a souligné que l’investissement de l’État dans la science et la technologie au cours de ces dernières années n’avait pas augmenté, restant à environ 3,7%, tandis que dans d’autres pays de la région, le taux variait entre 5% et 10%. Les politiques de l’État n’ont pas offert beaucoup d’incitations pour promouvoir le développement de la science et de la technologie dans les universités. Par conséquent, pour véritablement résoudre ce problème, il était essentiel de mobiliser des ressources pour créer un marché scientifique et technologique, incitant les étudiants vietnamiens à suivre ces filières.

Afin d’améliorer la qualité de la formation dans le domaine des STEM au Vietnam, de répondre aux besoins de développement du pays et de s’aligner sur les tendances mondiales, de nombreuses universités s’efforcent de mettre en œuvre des solutions pour rénover leurs programmes de formation et attirer les étudiants.

Normes de formation internationnales

Une équipe a mené à bien son projet lors du Concours vietnamien d’innovation robotique, qui s’est tenu début mai à Hanoï. 
Photo : VNA/CVN

Par exemple, l’Université des technologies de Hô Chi Minh-Ville (Université nationale de Hô Chi Minh-Ville) a restructuré ses programmes de formation conformément aux normes internationales des STEM. Elle a prolongé la durée des travaux pratiques, et des stages, tout en mettant en œuvre des projets de fin d’études orientés vers la pratique. De plus, elle a élargi son offre de programmes entièrement enseignés en anglais. L’université a également fait appel à des professeurs étrangers pour enseigner, s’est engagée dans des échanges de professeurs et d’étudiants, a adopté des normes de formation internationales et a cherché à améliorer sa position dans les classements mondiaux.

Actuellement, l’université propose 22 programmes entièrement enseignés en anglais, huit programmes d’ingénierie de haute qualité selon le modèle Vietnam - France, et deux programmes de formation axés sur le Japon. Depuis août dernier, tous ces programmes ont été évalués pour satisfaire aux normes internationales.

Le Dr. Nguyên Dac Trung, de l’Université des sciences et technologies de Hanoï, a affirmé la nécessité de développer des programmes de formation adaptés aux besoins de ressources humaines de haute qualité. Son université a élaboré le programme technologique d’élite (ELITECH), destiné à former des chercheurs, des développeurs, des ingénieurs, des experts et des gestionnaires.

L’université a mis en œuvre 32 programmes ELITECH, dont 19 sont enseignés entièrement en anglais. De plus, elle a établi des programmes conformes aux normes d’ingénierie de haute qualité de la France, des programmes de coopération internationale avec des universités aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en Allemagne et au Japon, ainsi que des programmes de formation axés sur les talents. Le nombre d’étudiants participant à ces programmes atteint 2.200 par an, ce qui représente 30% du total annuel des inscriptions.

Le Dr. Trinh Quang Khai a souligné l’importance stratégique de former des ressources humaines de haute qualité pour le développement socio-économique du pays. Cependant, certaines universités techniques et des domaines essentiels au développement du pays, tels que la construction, les transports et l’ingénierie électrique et mécanique, rencontrent des difficultés pour attirer des étudiants. De plus, les revenus des professeurs sont souvent liés au nombre d’inscriptions, ce qui peut encourager une tendance à admettre autant d’étudiants que possible, y compris ceux qui ne satisfont pas aux exigences.

Selon lui, la forte réduction du nombre d’étudiants en mathématiques et statistiques, informatique et technologies de l’information, ingénierie, fabrication et transformation, architecture et construction, agriculture et pêche, ainsi que médecine vétérinaire, souligne la nécessité d’une réglementation gouvernementale étant donné que les établissements d’enseignement supérieur ont été laissés aux prises avec les choix de l’économie de marché.

Par conséquent, il recommande qu’un plan rigoureux de formation de ressources humaines de haute qualité soit mis en place grâce à des réglementations et des solutions gouvernementales pour construire une base durable pour le développement socio-économique à l’ère 4.0.

VNA - Huong Linh/CVN

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