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Une vue de la collision entre deux bus au Sénégal ayant fait au moins 38 morts, à Kaffrine, le 8 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'accident, le plus meurtrier dans ce pays d'Afrique de l'Ouest ces dernières années, a eu lieu dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 janvier, autour de 03h00 locales (03h00 GMT), près de la ville de Kaffrine, à environ 250 km au sud-est de la capitale Dakar, selon les sapeurs-pompiers et les autorités locales.
Le gouvernement a annoncé dans la soirée dimanche un dernier bilan de cet accident dans la localité de Sikilo de 39 morts, 53 blessés hospitalisés et 42 blessés plus légers traités dans des centres de santé locaux.
"Les deux bus auraient contenu 139 voyageurs au moment de l'accident", a souligné le gouvernement dans un communiqué.
Dix des blessés sont en "urgence vitale", a précisé le président Sall après s'être rendu au chevet des blessés à l'hôpital de Kaffrine en compagnie de son Premier ministre Amadou Ba.
"Plus de 20 corps ont déjà été identifiés et bientôt pourront être remis à leur famille", a-t-il ajouté.
Le chef de l'État, qui avait précédemment décidé d'"un deuil national de trois jours à partir de lundi", a promis des mesures rapides pour éviter la réédition d'une nouvelle "tragédie" de ce genre.
"On ne peut pas exposer la vie de nos compatriotes dans un système de transport qui fait fi du respect de la vie humaine", a affirmé M. Sall.
Dès lundi 9 janvier le Premier ministre réunira un conseil interministériel pour prendre des mesures portant sur l'état des véhicules, le contrôle technique, la délivrance du permis de conduire ou encore les horaires de transport, a-t-il indiqué.
"Nous sommes prêts bien entendu en tant qu'État à accompagner le secteur des transports pour le renouvellement du parc et la limitation des âges des véhicules de transport en commun qui nous viennent de l'étranger", a-t-il poursuivi, assurant que les mesures nécessaires seraient "prises dès demain".
"Fléau"
Le maire de Kaffrine, Abdoulaye Saydou Sow, par ailleurs ministre de l'Urbanisme et du Logement, ainsi que le procureur de la République de la ville voisine de Kaolack ont imputé la collision à l'éclatement d'un pneu d'un des deux bus qui a alors dévié de sa trajectoire.
Un bus détruit lors de la collision. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, a indiqué sur Twitter reporter une opération de levée de fonds en raison de l'accident et appelé les autorités à "accorder une attention prioritaire" à l'insécurité routière, un "fléau aux conséquences humaines, sociales et économiques désastreuses pour le pays".
Les accidents de bus sont fréquents en Afrique, en raison du mauvais entretien des véhicules, de routes en piteux état mais aussi d'erreurs de conduite, de nombreux automobilistes étant détenteurs de permis achetés auprès d'inspecteurs corrompus, sans avoir jamais fréquenté d'auto-école.
Vingt-et-une personnes ont ainsi péri samedi soir en Afrique de l'Est dans un accident de bus à la frontière entre le Kenya et l'Ouganda, a indiqué dimanche la police ougandaise. La majorité des personnes décédées sont de nationalité kényane mais il y a aussi huit Ougandais. Selon la police, 49 personnes ont été blessées.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule en raison d'une vitesse excessive.
Le gouvernement ougandais prépare de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité routière après une hausse des accidents mortels pendant la période des fêtes de fin d'année. Selon la police ougandaise, 104 accidents de la route ont été enregistrés en seulement trois jours, du 30 décembre au 1er janvier, faisant 35 morts et 114 blessés.
AFP/VNA/CVN