Soudan: la mobilisation continue en dépit de la suspension du dialogue

Des militaires soudanais ont décidé de suspendre pendant 72 heures les négociations sur une transition politique et affirmé leur intention de maintenir le sit-in de Khartoum.

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Des manifestants soudanais à Khartoum le 15 mai.

La force militaire et les chefs du mouvement de contestation au Soudan devaient plancher mercredi soir 15 mai sur la composition d'un Conseil souverain, organe clé de la transition vers un pouvoir civil.

Mais le Conseil militaire, au pouvoir depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir, a décidé d'une pause, estimant qu'elle était nécessaire pour mettre fin à la dégradation de la situation sécuritaire dans la capitale, où les manifestants ont multiplié les barrages routiers.

Dans un discours diffusé à la télévision tôt jeudi 16 mai, le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, a demandé le démantèlement des barrages routiers, l'ouverture de ponts et d'une ligne de chemin de fer ainsi que la fin des "provocations" à l'égard des forces de l'ordre.

Ces mesures sont essentielles pour préparer le terrain à un accord global sur la transition politique, a-t-il plaidé.

"Cette décision est regrettable", ont rétorqué les chefs de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, dans un communiqué jeudi 16 mai.

"Elle ignore les progrès réalisés jusqu'à présent dans les négociations (...) et le fait que si la réunion de mercredi avait permis de donner la touche finale à un accord, cela aurait mis fin à l'escalade, comme les barrages routiers", a souligné l'ALC.

Ils ont dit leur intention de maintenir "le sit-in face au QG des forces armées à Khartoum et à travers le pays".

L'armée s'est à plusieurs fois défendue de vouloir démanteler le principal sit-in de Khartoum mais s'est plainte du fait que les manifestants bloquent également les routes environnantes.

Dès lundi 13 mai, les généraux ont parlé de situation "inacceptable", dénonçant les entraves à la circulation qui favorise, selon eux, le chaos dans la capitale.

Le général Burhane a déploré ainsi la fermeture d'une ligne de chemin de fer qui empêche, selon lui, d'approvisionner à partir de Khartoum des villes de province en carburant et en produits de première nécessité.

L'ALC a répondu en affirmant que cette ligne était en fait ouverte depuis le 26 avril et évoqué ses efforts pour contenir les manifestants dans le périmètre du principal sit-in.

AFP/VNA/CVN

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