Sommet de l'APEC : Donald Trump et libre-échange au menu à Lima

La réunion annuelle de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) démarre le 17 novembre au Pérou, avec comme sujet-phare l'impact sur le commerce mondial de l'élection de Donald Trump à l'élection américaine.

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Ouverture de la réunion annuelle de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), le 17 novembre au Pérou

Voici les principaux thèmes de ce forum qui rassemble 21 États représentant près de 60% de l'économie mondiale et 40% de la population de la planète.

L'onde de choc Trump

Lors de ce sommet réunissant l'Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Japonais Shinzo Abe et le Russe Vladimir Poutine, l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier prochain, sera au cœur des discussions.

L'élection du magnat de l'immobilier a fait naître des doutes à travers le monde, et en particulier chez les alliés des États-Unis.

Durant sa campagne, le candidat républicain a questionné la pertinence ou le fonctionnement d'alliances anciennes mais aussi l'accord mondial de Paris sur le climat ou encore celui âprement négocié avec l'Iran sur son programme nucléaire.

"La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine pourrait remodeler significativement les relations économiques américaines avec l'Asie", estime Rajiv Biswas, chef économiste pour l'Asie-Pacifique au cabinet IHS.

De manière plus générale, on peut s'attendre à "des changements imminents dans la politique commerciale américaine quand l'administration Trump prendra ses fonctions", ajoute-t-il dans une note.

Le libre-échange en danger ?

Se présentant comme le candidat de l'anti-establishment, Donald Trump a pris pour cible, au nom du protectionnisme, l'accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (Alena, 1994) ainsi que le Partenariat transpacifique (TPP).

Ce traité a été signé en 2015 par 12 pays (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, États-Unis et Vietnam) mais doit être ratifié par Washington. Son avenir est désormais incertain.

Le sommet de l'APEC démarre le 17 novembre à Lima.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

"La principale conséquence immédiate de l'élection de Donald Trump à la présidence américaine est qu'il est désormais peu probable que le TPP entre en vigueur", prédit Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics. L'avenir même du libre-échange est "en jeu", estime Robert Lawrence, expert dans ce domaine à l'université américaine Harvard. Le monde ne risque pas seulement de perdre le leadership américain sur l'intégration économique, il risque de voir "les États-Unis venir chambouler les échanges internationaux", ajoute-t-il.

Dans une économie si mondialisée que les produits "sont fabriqués partout", un virage protectionniste de la première économie mondiale pourrait freiner fortement le commerce et les investissements : "La politique commerciale de Trump risque de marquer une grande rupture s'il applique son programme".

Le monde attend du sommet "une déclaration forte" pour défendre le libre-échange attaqué par M. Trump, prédit Eduardo Pedrosa, secrétaire général du Conseil de coopération économique du Pacifique. "Il n'y a pas de preuves flagrantes que le libre-échange soit responsable des pertes d'emplois dans certains pays, mais c'est la façon dont les gens le perçoivent et il faut faire avec", explique-t-il.

La Chine en embuscade

"L'administration Trump prend ses fonctions à un moment où le paysage économique en Asie-Pacifique change rapidement, avec la Chine qui prend de plus en plus un rôle de leadership régional", souligne Rajiv Biswas, du cabinet IHS.

Exclu du TPP, Pékin devrait en profiter pour refaçonner le paysage des échanges économiques en Asie en poussant ses propres traités commerciaux, notamment son projet de Zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP), qui vise à rassembler les 21 membres de l'Apec.

La Chine portera aussi le RCEP, projet d'accord de libre-échange entre l'Asean (Association des nations du sud-est asiatique), l'Australie ou encore la Chine, mais sans les États-Unis.

"Le projet de RCEP est une possible alternative asiatique au TPP", note Marcel Thieliant, de Capital Economics. Mais "la partie la plus difficile sera de trouver un consensus entre la Chine, le Japon et la Corée du sud, qui n'ont pas pour l'instant pas d'accords de libre-échange entre eux", met-il en garde. Plusieurs pays préviennent qu'en cas d'échec du TPP, d'autres accords commerciaux viendront combler le vide créé.

AFP/VNA/CVN

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