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Les dirigeants de l'UE pour un sommet sous le signe de la confiance retrouvée, face à Theresa May fragilisée un an après le référendum sur le Brexit. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous nous retrouverons dans un contexte politique différent de celui d'il y a quelques mois, lorsque les forces anti-UE étaient à la hausse", s'est félicité le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa lettre d'invitation aux 28 chefs d'État et de gouvernement des pays membres.
L'Union à 27, ébranlée par le vote il y a exactement un an en faveur du Brexit, a réussi depuis à afficher son unité. Le lancement officiel lundi 19 juin des négociations sur le retrait du Royaume-Uni, par les deux équipes nommées par Bruxelles et Londres, a ainsi montré que l'Union européenne pouvait imposer son tempo aux Britanniques.
La Première ministre britannique Theresa May, qui s'est dite prête à plusieurs reprises à renoncer à un accord de retrait plutôt que d'obtenir un "mauvais accord", se présentera jeudi soir 22 juin en situation de vulnérabilité devant ses homologues, privée de majorité parlementaire après des élections qu'elle avait pourtant elle-même convoquées dans l'espoir de renforcer sa main dans les tractations à venir. Son intervention devrait être brève car il ne s'agit pas d'ouvrir une discussion, ont insisté plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles.
Selon un porte-parole de Downing Street, Mme May dévoilera les "principes" qui guideront les négociateurs britannique sur le sort des citoyens directement concernés par le divorce : les ressortissants de l'UE basés au Royaume-Uni et les Britanniques installés dans le reste de l'UE. Un document plus détaillé sera ensuite publié le 26 juin. Puis la Première ministre conservatrice quittera la réunion pour laisser ses 27 collègues se consulter sur la relocalisation de deux agences européennes basés à Londres (l'Autorité bancaire et l'agence des médicaments), qui vont devoir quitter le territoire britannique.
"C'est la première question post-Brexit que nous avons à traiter à 27. Il serait négatif que nous ne donnions pas une impression d'unité", a prévenu un diplomate européen.
Montage de portraits de Theresa May et Emmanuel Macron réalisé le 12 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Protéger les citoyens
Dans ce contexte d'unité proclamée, l'agenda des 28 jeudi 22 juin et vendredi 23 juin fait la part belle à une Union protectrice envers ses citoyens.
La Belgique a été à nouveau la cible d'un attentat mardi soir, qui n'a pas fait de victime, quand un homme de nationalité marocaine a fait exploser une bombe dans l'une des principales gares de Bruxelles, à quelques kilomètres du quartier européen, avant d'être abattu par un soldat. Cet acte survient en pleine vague d'attaques jihadistes ces derniers mois en Europe, en particulier au Royaume-Uni et en France.
De fait, l'antiterrorisme et la lutte contre la radicalisation sont parmi les dossiers prioritaires au menu des leaders européens. Dans leur viseur plus particulièrement : les plateformes en ligne et leur responsabilité dans la diffusion de contenus violents.
Mis la protection peut aussi intervenir dans le secteur économique et social, comme dans la maîtrise des effets néfastes de la mondialisation, contre les pratiques de concurrence déloyale ou le dumping social, au programme du sommet vendredi 23 juin. Ou encore dans la lutte contre le changement climatique, qui sera également abordée par les 28, à la suite du retrait américain de l'Accord de Paris.
Côté diplomatie, le président français Emmanuel Macron, pour sa première apparition à un sommet européen, et la chancelière allemande Angela Merkel feront un point sur l'application des accords de Minsk (2015) censés ramener la paix dans l'est de l'Ukraine, sans succès jusqu'à présent.
En l'absence de progrès, le couple franco-allemand devrait proposer de renouveller les sanctions économiques contre Moscou pour six mois, selon des sources diplomatiques. Par ailleurs, la politique protectionniste du président américain Donald Trump et ses critiques de l'UE et de l'Otan ont apporté de l'eau au moulin de ceux qui plaident pour que l'Union s'implique davantage pour assurer sa sécurité.
Confrontés au Brexit et aux doutes sur l'engagement de l'allié américain, les Européens devraient ainsi apporter leur soutien à plusieurs mesures visant à renforcer les moyens de la Défense européenne.