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Logo Yves Saint-Laurent à Paris. |
Mme Bellettini a dévoilé l'objectif d'atteindre deux milliards d'euros de chiffre d'affaires "à moyen terme", c'est à dire "d'ici trois à cinq ans", puis trois milliards "à plus long terme", lors d'une rencontre à Paris avec des investisseurs. Elle a insisté sur le potentiel de la marque.
L'an dernier, la marque Saint Laurent a enregistré une croissance de ses ventes de 25,5% (en organique) à 1,22 milliard d'euros, soit la sixième année de croissance de suite au-dessus des 20%.
La maison, fondée en 1961 par le couturier Yves Saint Laurent, vise parallèlement une amélioration de sa rentabilité opérationnelle en portant sa marge d'Ebit (22% du chiffre d'affaires en 2015) à 25% d'ici trois à cinq ans, puis 27% quelques années plus tard. Sur 2016, son résultat opérationnel courant a atteint 269 millions d'euros.
"Nous avons une marque qui pourrait être plus importante qu'elle ne l'est aujourd'hui étant donné ce qu'elle représente pour l'industrie de la mode", a déclaré la dirigeante italienne, aux commandes de la maison depuis 2013. "Notre objectif est de toujours faire mieux que le marché", a-t-elle ajouté.
Pour mieux exploiter son potentiel commercial, Yves Saint Laurent entend développer à la fois ses ventes dans son réseau de boutiques (68% du chiffre d'affaires l'an dernier) et auprès de distributeurs multimarques.
La maison réalise notamment 53% de ses ventes dans la maroquinerie, 23% dans le prêt-à-porter féminin et masculin et 15% dans les chaussures. Par zone géographique, la répartition est relativement équilibrée, avec 38% des ventes en Europe de l'Ouest, 32% en Asie et 23% en Amérique du Nord.
Ouvertures ciblées
Les boutiques Saint Laurent seront le principal moteur de la croissance avec des ouvertures ciblées, au rythme d'une vingtaine par an, pour arriver à un réseau de 200 points de vente d'ici deux ans, contre 159 à fin 2016.
Yves Saint Laurent compte actuellement 18 boutiques en Chine, mais espère en avoir entre 25 et 30 d'ici cinq ans. La maison prévoit aussi par exemple d'ouvrir ses deux premières boutiques en Suisse.
Les ventes en ligne représentent également un levier de conquête, alors qu'elles pèsent actuellement "3 à 4% du chiffre d'affaires".
Le site web de la marque vend en ligne dans 60 pays du monde, mais "pas encore en Chine", reconnaît Mme Bellettini. Le groupe prévoit bien de s'y lancer, mais dit vouloir prendre le temps nécessaire pour comprendre le marché et trouver le bon partenaire local pour la logistique.
La "créativité" doit en tout cas rester au coeur de la marque qui doit continuer de cultiver "une identité claire" conforme à son héritage, a-t-elle souligné, alors que le styliste Anthony Vaccarello a succédé l'an dernier à Hedi Slimane.
L'amélioration de la rentabilité devrait provenir des économies d'échelle permises par la hausse des ventes, grâce à des coûts fixes maîtrisés. Un nouveau système de réassortiment des boutiques en fonction des ventes réalisées a déjà permis de mieux contrôler les stocks et d'améliorer les marges, selon Mme Bellettini.