>>Le président calme le jeu, rouvre les négociations pour des élections
Le président somalien Farmajo à Nairobi le 26 novembre 2018. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le président a décidé de suspendre le Premier ministre Mohamed Hussein Roble et de mettre fin à ses pouvoirs en raison de ses liens avec la corruption", a indiqué le bureau du président dans un communiqué, en accusant le Premier ministre d'interférer dans une enquête sur une affaire d'appropriation de terres.
Mohamed Hussein Roble a aussitôt rétorqué en accusant le président de chercher à "s'emparer du pouvoir du Premier ministre par la force avec une mesure qui viole la constitution et la loi du pays".
"Le Premier ministre (...) est déterminé à ne pas se laisser dissuader de remplir ses devoirs envers la nation afin de conduire le pays à des élections qui préparent une passation des pouvoirs pacifique", affirme un communiqué publié par le bureau du Premier ministre.
Les tensions entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, sont récurrentes.
Dimanche 26 décembre, le Premier ministre a accusé le président de saboter le processus électoral, après la décision du chef de l'État de lui retirer la charge d'organiser les élections, longuement attendues et à l'origine d'une grave crise institutionnelle.
Le Premier ministre somalien Mohamed Hussein Roble à Mogadiscio le 23 septembre 2020. |
M. Roble avait jugé que le chef de l'État ne voulait pas organiser "des élections crédibles" dans le pays.
Samedi soir, le président avait annoncé dans un communiqué que "le Premier ministre a failli à son devoir de mener une élection qui soit basée sur l'accord du 17 septembre 2020", qui devait servir de ligne directrice au scrutin.
Le président a appelé à la tenue d'une conférence consultative, réunissant le gouvernement fédéral, les États somaliens et les autorités de la capitale Mogadiscio, pour sélectionner "un leadership compétent" qui mène à bien le processus électoral, qui inclut l'élection des représentants des chambres haute et basse du Parlement ainsi que celle du président.
Dans un communiqué publié dimanche 26 décembre, M. Roble a estimé que "cette déclaration visait délibérément à miner le processus électoral à son étape cruciale".
Cette décision était intervenue quelques heures après le limogeage du président de la commission électorale, que ce dernier a contesté.
AFP/VNA/CVN