>>SNCF: l'État reprendra progressivement la dette à partir du 1er janvier 2020
>>SNCF: le trafic un peu moins perturbé pour le 3e épisode de grève
>>La SNCF prévoit 200 TGV par jour vendredi et samedi pendant la grève
L'Assemblée nationale de la France lors du vote du projet de loi de réforme ferrovière, à Paris le 17 avril. |
Après l'adoption par 454 voix contre 80, avec 29 abstentions, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, a salué "une étape décisive", récusant tout "passage en force" sur cette réforme que l'exécutif promet de mener "au bout" malgré les mouvements sociaux. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire y a vu sur LCI un "signal politique" confirmant que "le clivage droite/gauche est assez largement dépassé lorsqu'il y a des réformes qui sont dans l'intérêt général", et "un message pour tous ceux qui s'opposent aujourd'hui à la transformation de la SNCF".
Après quelque 24 heures de débats sur le texte, la majorité LREM-MoDem, une large majorité des LR (24 se sont abstenus) mais aussi les élus UDI-Agir ont voté pour, voyant dans la réforme "une chance pour la SNCF".
Les députés du principal groupe d'opposition, favorable à l'ouverture à la concurrence, avaient un temps réservé leur vote entre abstention et pour. Ils ont joué les équilibristes sur ce texte, dénonçant plus la forme, notamment le recours aux ordonnances, que le fond. En phase avec l'offensive du parti, sur la ruralité notamment, ils ont aussi martelé leurs inquiétudes sur l'avenir des "petites lignes", récusées par la ministre.
Mais "quand une réforme, même largement insuffisante va dans le bon sens, on la vote dans l'intérêt du pays", a indiqué à l'AFP le vice-président du groupe Damien Abad, assurant que le président de LR, Laurent Wauquiez, avait "beaucoup poussé en ce sens".
"Sur ce sujet, comme sur la loi Travail où on est plutôt en phase, on ne va pas se boucher le nez", a renchéri un député LR. Avec ce vote de toute la droite, a tweeté le patron du PS Olivier Faure, "une fois de plus montre sa cohérence. Ce qu'il aurait fait avec ou , il le fait avec".
À l'appel de SUD-Rail, une centaine de cheminots, rejoints par des étudiants, s'est notamment rassemblée en début d'après-midi devant le ministère des Transports, où de nouvelles réunions bilatérales sont prévues. La SNCF a annoncé son intention de filialiser sa branche de fret ferroviaire, Fret SNCF, lourdement endettée, "nouvelle provocation" pour la CGT.
La confirmation par Emmanuel Macron dimanche 15 avril d'une reprise progressive d'une partie de la dette de la SNCF par l'État à partir du 1er janvier 2020 n'a pas non plus convaincu les syndicats, vu qu'il n'y a "aucun engagement ferme", message convergent à gauche. Cette dette a été l'Arlésienne des débats à l'Assemblée.
Le texte ne sera pas examiné par le Sénat avant le 29 mai. Le ministère espère un vote définitif "au plus tard début juillet".