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Les trains Ouigo "circuleront normalement", selon les prévisions communiquées par la SNCF le 20 octobre. |
Les trains Ouigo, dont le trafic a été très perturbé pendant le weekend, doivent circuler "normalement", de même que les TGV, selon les prévisions de la SNCF. Circulation normale également sur l'ensemble des lignes du réseau Transilien.
Seuls les TER, avec trois trains sur quatre, et les Intercités (deux trains sur trois) continueront à être impactés, au quatrième jour de ce bras de fer entre syndicats et direction autour du "droit de retrait".
Gare Saint-Lazare à Paris, l'affluence ressemblait à celle d'un lundi matin 21 octobre ordinaire, avec seulement un TER supprimé vers Giverny, et un Intercités vers Le Havre.
À Marseille, gare Saint-Charles, la plupart des TER étaient affichés à l'heure, même si un panneau prévient que "le trafic sera perturbé jusqu'à la mi-journée". "Notre train pour Toulouse est supprimé, expliquent ainsi Sarah et Sébastien, "obligés de payer 30 euros en plus" pour changer leurs billets.
Plus généralement, ils en veulent à la SNCF, qui "met un numéro d'urgence en place, mais on doit payer 40 centimes par minute, c'est assez incroyable", expliquent-ils. Mais n'ont pas de colère contre les agents : "On comprend tout à fait le mouvement sur le fond, il n'y a pas à supprimer des contrôleurs, ça crée des problèmes de sécurité, c'est important d'avoir quelqu'un à qui s'adresser dans les trains".
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rappelé dimanche soir 20 octobre que les billets seraient remboursés "à 100%" et a annoncé la mise en place rapide d'un fonds d'indemnisation d'un million d'euros pour les voyageurs qui ont subi "des dommages exceptionnels", notamment ceux qui ont dû acheter d'autres billets ou se loger à l'hôtel.
À l'origine du mouvement, un accident survenu mercredi soir 16 octobre, lorsqu'un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau, faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu'il était lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord.
Edouard Philippe (gauche) et Guillaume Pepy rencontrent du personnel SNCF le 19 octobre à la gare de l'Est à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les syndicats contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité. Ils pointent aussi des problèmes de sécurité particuliers à l'engin accidenté, un autorail grande capacité (AGC).
La direction a mis sur la table trois propositions qui ne les satisfont pas: modification de "certains équipements" de l'AGC; des groupes de travail sur les procédures de sécurité "dans les jours qui viennent" et "accélération" des recrutements, a résumé samedi Guillaume Pepy.
Il a également dénoncé une "grève surprise qui ne respecte pas la loi", puisque à la SNCF le préavis est obligatoire.
Pour les syndicats au contraire, il s'agit bien d'un droit de retrait, une procédure exercée par un salarié lorsqu'il considère qu'il existe un danger grave et imminent pour sa vie et sa santé, ou s'il constate une défectuosité dans les systèmes de protection.
"Suites judiciaires"
Le Premier ministre Edouard Philippe a dénoncé un "détournement du droit de retrait qui s'est transformé en grève sauvage" et a "demandé à la SNCF d'examiner toutes les suites qui pouvaient être données, et notamment judiciaires".
Dans une interview au Parisien lundi 21 octobre, M. Pepy précise que "dès lors qu'un conducteur gréviste a été qualifié en +absence irrégulière+, il y aura naturellement une retenue sur son salaire, de l'ordre de 70 à 100 euros par jour".
Alors que la direction prévoit une réunion "avec les partenaires sociaux dès jeudi 24 octobre", selon Guillaume Pepy, l'Unsa (2e syndicat SNCF) va organiser des réunions en interne à partir de lundi 21 octobre "pour décider de la stratégie à adopter", a souligné Didier Mathis, son numéro un. Mais le syndicat écarte d'emblée l'idée de déposer un préavis de grève.
SUD-Rail (3e) "va continuer de soutenir les cheminots qui vont exercer le droit de retrait car la direction ne propose rien de concret pour la sécurité", selon Julien Troccaz.
La CGT (1er syndicat) lie les revendications et appelle à participer "massivement" à la journée d'action du 5 décembre contre la réforme des retraites. Elle accuse le Premier ministre de vouloir "le pourrissement".
AFP/VNA/CVN