SNCF: pagaille en vue au premier jour des vacances scolaires

Comme vendredi 18, le trafic SNCF devrait rester très perturbé samedi 19 octobre, au premier jour des vacances scolaires, direction et syndicats n'ayant pas trouvé de compromis pouvant inciter les conducteurs et contrôleurs à lever leur droit de retrait, exercé après un accident qui a fait plusieurs blessés mercredi 16 octobre, dont un conducteur de train.

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Le trafic SNCF devrait rester très perturbé samedi 19 octobre, au premier jour des vacances scolaires.
 Photo : AFP/VNA/CVN

Samedi matin du 19 octobre, la circulation des TER, Intercités et de certaines lignes Transilien reste très perturbée, indique la SNCF sur son site. Tous les trains low-cost Ouigo ont été annulés pour cette journée et la direction assure que les usagers des Ouigo seront "automatiquement remboursés d'ici le mercredi 23 octobre".

Cet arrêt de travail fait suite à un accident survenu mercredi soir du 16 octobre : un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes). La préfecture des Ardennes indique qu'il y a eu "onze blessés", dont certains ont été hospitalisés.

Des agents de conduite et contrôleurs ont fait valoir leur droit de retrait dès jeudi  17 novembre et plus encore vendredi matin du 18 octobre, à la prise de service. Le conducteur, blessé et choqué, "a dû porter secours aux passagers car c'était le seul agent SNCF à bord !", a déploré dans un communiqué SUD-Rail.

À la gare Saint-Lazare, Mélissa, jeune Parisienne rencontrée par l'AFP, qui avait prévu d'aller voir sa famille au Havre, regardait perplexe les tableaux d'affichage : "Tous mes trains ont été supprimés, je ne sais pas quoi faire, je suis un peu perdue. Les agents m'ont conseillé d'attendre et écouter les annonces".

Un agent invitait au micro "les voyageurs à reporter leur voyage". Une de ses collègues en gilet rouge répétait le même message aux voyageurs : "Pour l'instant, il n'y a aucun train pour Deauville et Trouville. On nous dit si un train part juste avant le départ. Sur toutes les lignes ce sera comme ça toute la journée". Des perturbations étaient aussi annoncées sur les lignes Transilien L et J.

Il n'y avait notamment "quasiment aucun train" en Auvergne, selon la SNCF, une vingtaine ayant été supprimés, tandis qu'en Rhône-Alpes, la "tendance" est de 1 TER sur 2 et 80% des TGV roulant sur la zone sont en circulation.

Pour les TGV, la SNCF avait annoncé dans la nuit que les trains seraient légèrement affectés dans la région Sud-Est (Lyon, Marseille, Nice, Montpellier) et Atlantique-Ouest (Rennes, Nantes, Bordeaux), avec 9 trains sur 10, mais prévoyait un trafic normal dans le Nord et l'Est.

Cinq heures de réunion

Une réunion s'est tenue entre la direction de la SNCF et l'ensemble des syndicats dans la soirée de vendredi 18 octobre, mais après cinq heures de discussions, les deux parties se sont séparées sans accord et devraient se voir dans le "courant de la semaine prochaine", a indiqué la direction à l'AFP.

D'ici là, elle appelle les conducteurs et contrôleurs à "reprendre au plus vite le travail car ils sont en situation irrégulière", assure-t-elle.

Lors de la réunion, la direction a fait trois propositions : renforcer le dispositif d'alerte et de sécurité des trains et "passer au crible l'ensemble des mesures de sécurité à appliquer par le conducteur en cas d'accident", "répartir dans le temps les nouvelles procédures de départ des trains qui devaient être appliquées le 15 décembre" et "accélérer très fort le recrutement en 2019, en particulier contribuant à la sécurité des biens et des personnes".

"Ces propositions n'ont pas été saisies par les organisations syndicales", a souligné la direction, à l'issue de la réunion.

"Plusieurs mises en demeure"

À la station Chatelet-Les Halles à Paris, le 8 mars 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

SUD-Rail, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, contestent le mode d'exploitation "équipement agent seul" qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs, alors que selon la direction "il existe depuis des dizaines d'années".

De son côté, le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a déploré une "grève surprise (...) hors du cadre légal".

"Cette grève sans préavis est totalement irrégulière", avait souligné vendredi 18 octobre le directeur de la branche TER Frank Lacroix. Il y a eu "plusieurs mises en demeure", a précisé la direction.

"Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire : +Attention, il se passe quelque chose de grave+", a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, pour qui "on a évité un drame parce qu'il y a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça".

AFP/VNA/CVN

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