>>Attaque par balle contre l'ex-Premier ministre Shinzo Abe, craintes pour sa vie
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe annonce son intention de démissionner pour raisons de santé à Tokyo, le 28 août 2020. |
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Près de deux ans après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre pour des raisons de santé, M. Abe, 67 ans, était dans un état de santé très incertain après avoir été attaqué par balle alors qu'il prononçait un discours de campagne électorale dans la rue à Nara.
Ce nationaliste teinté de pragmatisme avait 52 ans quand il est devenu chef du gouvernement pour la première fois en 2006, le plus jeune de l'après-guerre dans son pays.
Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir (2012-2020) avec une politique de relance économique audacieuse et une intense activité diplomatique, mais qui ont laissé un profond sentiment d'inachevé.
À l'été 2020, alors qu'il était devenu impopulaire pour sa gestion de la pandémie jugée maladroite par l'opinion publique, il avait reconnu qu'il souffrait d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, la rectocolite hémorragique, et avait démissionné peu après. Cette maladie était déjà l'une des raisons de la fin abrupte de son premier passage au pouvoir en 2007.
Shinzo Abe s'est fait surtout connaître à l'étranger avec sa politique économique surnommée "Abenomics" lancée à partir de fin 2012, combinant assouplissement monétaire, relances budgétaires massives et réformes structurelles. Il a enregistré certains succès, comme une hausse notable du taux d'activité des femmes et des seniors, ainsi qu'un recours plus important à l'immigration face à la pénurie de main-d'œuvre.
Réussites partielles
Cependant, faute de réformes structurelles suffisantes, les Abenomics n'ont engendré que des réussites partielles. L'ambition ultime de cet héritier d'une grande famille d'hommes politiques conservateurs était de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947.
Profil du Premier ministre japonais Shinzo Abe. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Shinzo Abe a tenté de renforcer la présence du Japon sur la scène internationale, en endossant par exemple un rôle de médiateur entre l'Iran et les États-Unis, promouvant le multilatéralisme et multipliant des accords de libre-échange.
Pour durer au pouvoir, M. Abe a largement tiré parti de l'absence d'un rival sérieux au sein de sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) et de la faiblesse de l'opposition, laquelle ne s'est toujours pas remise de son passage désastreux au pouvoir entre 2009 et 2012.
Certaines lois passées sous M. Abe, notamment sur le renforcement de la protection des secrets d'État, l'élargissement des missions des Forces japonaises d'autodéfense et le durcissement de la lutte antiterroriste, ont fait polémique au Japon, allant jusqu'à entraîner de vastes manifestations, d'habitude rares dans le pays.
Il s'était également longtemps accroché à l'espoir de maintenir les Jeux olympiques de Tokyo à l'été 2020, qui devaient être le point d'orgue de son dernier mandat. Les JO de Tokyo ont finalement eu lieu un an plus tard, à huis clos.
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