>>La police de Los Angeles tue un adolescent de 14 ans
Des policiers le 15 août à Milwaukee, théâtre de violences. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La nuit a été marquée par des jets de pierres et des coups de feu après que des policiers, en tenue antiémeute, ont investi le quartier du Sherman vers 23h00 locales (04h00 GMT) pour disperser une foule de manifestants en colère.
Sept policiers ont été blessés et 11 personnes ont été arrêtées, a déclaré lundi 15 août le chef de la police Edwards Flynn. Celui-ci a précisé qu'une trentaine de coups de feu avaient été entendus dans la nuit.
Ces tirs et jets de pierre ont visé des véhicules de police. Un agent a essuyé le tir d'un "projectile" non identifié, mais s'en est tiré sans trop de dommages grâce à son casque, a précisé la police.
M. Flynn a tenu à souligner que la police s'est gardée d'ouvrir le feu, dans un souci d'apaisement.
Malgré ces incidents, le chef de la police a considéré que ses hommes avaient davantage maîtrisé la situation que la nuit précédente.
Tout a commencé samedi après-midi 13 août lorsque deux policiers ont arrêté deux suspects en voiture qui se sont ensuite enfuis à pied. "Lors de cette course poursuite, l'un des policiers a tiré sur un suspect armé d'un pistolet semi-automatique" qui est mort sur place, selon la police de Milwaukee.
Le suspect de 23 ans, Sylville Smith, avait un casier judiciaire fourni et son arme avait été volée lors d'un cambriolage en mars, avait-elle précisé.
Une photo de la scène "montre sans aucune hésitation qu'il avait une arme en main, les gens doivent savoir cela", a souligné le maire de Milwaukee, Tom Barrett.
L'agent de police qui a tué Sylville Smith, lui-même noir, a été placé en congés administratifs, comme il est d'usage dans ce type d'affaire, et il loge chez des proches en dehors de la ville par crainte pour sa sécurité, a encore dit M. Flynn.
Les événements ont dégénéré dans la soirée de samedi 13 août quand la police a tenté de disperser au moins 200 manifestants exaspérés, certains jetant des pierres et des briques vers les forces de l'ordre. Une adolescente de 16 ans avait été blessée et hospitalisée, ses jours n'étant toutefois pas en danger.
Véhicule blindé
Quatre policiers avaient été conduits à l'hôpital et 17 personnes avaient été arrêtées au cours de cette première nuit de violences.
Des voitures détruites, le 14 août à Milwaukee. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Au moins six commerces avaient été incendiés, dont une station-service, selon la police. Parmi ces commerces figuraient également une banque, une boutique de produits de beauté et un magasin de pièces automobiles, selon le journal local, le Milwaukee Journal Sentinel.
Des policiers ont été pris pour cibles dans plusieurs endroits des États-Unis ces dernières semaines, notamment à Dallas (Texas) et Baton Rouge (Louisiane), où plusieurs ont été abattus par des tireurs, dans un contexte de manifestations très tendues après la mort de plusieurs Noirs victimes de violences policières.
"Nous n'avions plus été défiées de cette manière depuis des années", a repris Tom Barrett.
Dans la nuit, le pare-brise d'un véhicule blindé a été touché de plusieurs projectiles, envoyant des bouts de verre dans les yeux de deux policiers. Les forces de l'ordre ont aussi eu recours à un véhicule blindé pour porter secours à une victime blessée par balle qui a été conduite à l'hôpital.
Environ 125 membres de la garde nationale avaient été réquisitionnés et étaient prêts à intervenir, même s'ils n'ont finalement pas été mis à contribution.
Appelant à l'apaisement, le gouverneur Scott Walker avait rappelé dimanche 14 août que le Wisconsin "possède une loi requérant une enquête indépendante à chaque fois qu'il y a des tirs mortels effectués par un officier des forces de l'ordre".
AFP/VNA/CVN