JO-2016 : le meilleur chef du monde cuisine pour les pauvres

Si un dîner dans le restaurant du chef italien Massimo Bottura, considéré comme le meilleur du monde, coûte 600 euros, pendant les jeux Olympiques de Rio, les Brésiliens pauvres pourront déguster ses plats gratuitement.

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Le chef italien Massimo Bottura.
Photo : AFP/VNA/CVN

Décidé à lutter contre le gaspillage alimentaire, Massimo Bottura préparera des repas pour 5.000 Brésiliens en situation de «vulnérabilité sociale» avec des produits cédés par des entreprises de restauration qui travaillent pour le Parc et le Village olympiques, et qui auraient fini à la poubelle.

«Nous avons l’occasion à travers ce projet, qui est culturel et non de bienfaisance, de lutter contre le gâchis d’aliments. Si nous changeons notre manière de penser, nous pouvons donner naissance à une nouvelle tradition», a expliqué le chef à des journalistes à Rio.

Dans son Osteria Francescana à Modène, trois étoiles Michelin et élue comme le meilleur établissement du monde dans le classement des «50 meilleurs restaurants», un dîner comme «Anguille nageant dans le Pô» (de l’anguille à la polenta avec des oignons caramélisés au saba, du moût de raisin cuit) peut coûter jusqu’à 600 euros par personne.

Toutefois, les 108 convives du «Refettorio Gastromotiva» - qui a ouvert ses portes le 9 août dans le quartier bohème de Lapa au centre de Rio -, parrainé par de nombreuses entreprises, n’auront pas à débourser un seul centime.

«Rendre visibles les invisibles»

Chaque soir, des personnes en situation de vulnérabilité sociale recevront une invitation d’ONG pour dîner dans ce restaurant tout neuf décoré par le célèbre artiste brésilien Vik Muniz et avec des meubles dessinés par les frères Campana, les rois du design brésilien.

Refettorio Gastromotiva est une initiative conjointe de Massimo Bottura, du chef brésilien David Hertz, fondateur de l’ONG Gastromotiva, et de la journaliste Alexandra Forbes. Leur objectif ?

Combattre la malbouffe, le gaspillage alimentaire et l’exclusion sociale.

La cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Rio de Janeiro, le 5 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

«J’ai promis à ma mère que je me servirais de ma notoriété pour rendre visibles les invisibles. Le moment est venu de rendre au monde ce qu’il m’a donné», a déclaré le chef italien.

Pendant les JO, de nombreux chefs renommés prêteront main forte à Bottura aux fourneaux : les Français Alain Ducasse et Claude Troisgros, l’Espagnol Andoni Aduriz et les Brésiliens Alex Atala, Felipe Bronze, Roberta Sudbrack et Rafa Costa e Silva, entre autres.

Fini de jeter des tomates

Chaque chef doit cuisiner un jour, en choisissant le menu à partir des produits qui seront arrivés.

Le terrain du restaurant a été cédé gratuitement par la mairie pour dix ans et après les Jeux (5-21 août) et paralympiques (7-18 septembre), il fonctionnera comme une école de cuisine ouverte au public à l’heure du déjeuner, sous le concept «payer votre déjeuner et offrez le dîner» à quelqu’un qui en a besoin, explique le responsable du projet.

«Nous devons lutter contre le problème mondial du gaspillage alimentaire», a souligné Margaret Chan, la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Plus de la moitié de la nourriture produite dans les pays riches se perd (...) dans les restaurants, les supermarchés qui jettent parfois les tomates pas assez rouges», a-t-elle déploré dans le cadre d’un événement pour lutter contre la malbouffe et l’obésité, en marge des Jeux.

Pour le cofondateur du restaurant de Rio, David Hertz, «plus que donner à manger, l’objectif est d’éduquer les citoyens».

«Nous n’avions jamais travaillé sur le thème du gaspillage, et ça c’est un héritage (des JO) que nous allons laisser», a-t-il souligné.

La graine du projet a été le «Refettorio Ambrosiano» que Massimo Bottura a créé l’année dernière et qui a fonctionné pendant l’Expo Milan 2015, dans le même but.

D’autres projets semblables sont en marche et ouvriront en 2017 à Los Angeles, New York et Montréal, d’après le chef italien.

Massimo Bottura est également fondateur de «Food for Soul» (Nourriture pour l’âme), une organisation à but non lucratif qui lutte contre le gaspillage et l’exclusion sociale.


AFP/VNA/CVN

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