Dès ce mois-ci, la délivrance des quotas d'importation de sel est suspendue, afin d'enrayer la forte chute du cours de ce produit sur le marché national, affirment à l'unisson les ministères des Finances, de l'Industrie et du Commerce, de l'Agriculture et du Développement rural. Cet arrêt provisoire vise à prévenir la forte chute du prix du sel fabriqué dans le pays. Ces ministères continueront d'examiner l'évolution de la production pour prendre des mesures appropriées.
Selon le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, Nguyên Thành Biên, ce n'est pas l'importation qui entraîne une baisse du cours du sel produit dans le pays. Cette année, son ministère délivre seulement des quotas d'importation au service de la production industrielle. Car "la production nationale ne répond pas encore à la demande", explique Nguyên Thành Biên. "Il est moins coûteux pour les industries d'importer du sel que d'en produire sur place, en raison du processus de traitement des impuretés, qui est très onéreux", ajoute-t-il.
Selon Lê Xuân, chef du Département de transformation des produits agricoles et de saliculture, chaque année, le pays produit 1,1 million de tonnes, dont 400.000 tonnes destinées à la production industrielle. Vers 2015, la production nationale devrait répondre pour l'essentiel aux besoins de la consommation et des industries. Mais pour l'instant, le pays doit toujours importer. "L'augmentation de la superficie des exploitations salicoles (500 ha), conjuguée à une météo favorable, a doublé la production, ce qui a entraîné une chute du cours du sel", précise Lê Xuân.
Le cours du sel de table a chuté à 350-1.000 dôngs le kilo au Sud et au Centre, alors que le sel industriel se vend entre 600 et 750 dôngs le kilo. D'après le ministère de l'Industrie et du Commerce, en 2009, le Vietnam en a importé plus de 230.000 tonnes. Cette année, le pays a déjà acheté 146.000 tonnes sur les 260.000 tonnes prévues dans les quotas. Les besoins du pays s'élèvent à 1,34 million de tonnes.
Pour l'heure, l'essentiel des fermes salines est d'envergure familiale. D'où une production très morcelée. De plus, la méthode de production est souvent artisanale. Ainsi, la productivité et la qualité sont médiocres. Sur le long terme, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural prévoit d'investir davantage dans les établissements de transformation du sel, afin de mieux répondre aux besoins de plus en plus élevés des industries chimique, pharmaceutique et agroalimentaire.
Thê Linh/CVN